Pour Michel Kafando, ce choix se justifie pleinement au regard du palmarès de mérites du regretté Baba Sy tant dans l’armée française que dans l’armée Voltaïque (actuel Burkina Faso). « Baba Sy a été un grand patriote. Il a aimé beaucoup son pays. Il aurait pu rester dans l’armée française où il était bien rétribué. Abandonner ces rétributions et revenir servir son pays est vraiment un acte de patriotisme. Pour ces genres d’hommes, la nation doit de temps en temps se souvenir d’eux et faire en sorte qu’il soit immortalisé», a indiqué le président de la transition, Michel Kafando à la fin du cérémonial de baptême.
Pour la famille de l’élu du jour, c’est un grand honneur pour elle que la nation reconnaisse en ce jour l’œuvre de ce dernier. « Le geste de ce jour nous touche si profondément que nous pensons que c’est le plus grand honneur qui pouvait être rendu à cet homme a qui l’armée à tout donné et à son tour a tout donné à l’armée », a laissé entendre Fatou Bélem/Sy au nom de la famille Sy.
Pour Chériff Sy, l’un des fils du général Sy par ailleurs président du Conseil national de la transition (CNT), c’est un sentiment de joie qui l’anime en ce jour où l’armée nationale a décidé de mettre en avant l’exemplarité de leurs ainés. « Que ce soit le Général Baba Sy, Tiémoko Marc Garango ou Bila Zagré, je pense que ce sont des anciens de l’armée qui ont apporté leur touche comme aujourd’hui ceux qui sont venus après eux sont en train de poser leurs briques sur les briques que eux ils ont posé... », a ajouté M. Sy.
Notons que le Général Baba Sy est né vers 1920 à Néma en Mauritanie. Il a été appelé au service militaire de l’armée française le 16 octobre 1939 pour 5 ans comme engagé volontaire. Pour le compte de l’armée française, il a participé à la seconde guerre mondiale (1939-1945). Libéré de ses obligations dans l’armée française en octobre 1961, il regagnera la Haute Volta où il cofondera les forces armées nationales avec Aboubacar Sangoulé Lamizana, l’ancien président.
Promu général de corps d’armée en 1980, il décédera le 19 avril 1997 dans sa 77e année. De son vivant, il fut entre autres ministre en charge de la Défense nationale (1974-1978), chef d’Etat major général des armées de 1968 à 1979 et grand chancelier des ordres burkinabè de janvier 1980 à septembre 1989. Il totalise 22 ans au service dans l’armée française et 18 ans au service de l’armée voltaïque.
Ce jour 29 octobre d’autres casernes ont été baptisées à l’instar du camp 11-78. Il s’agit du camp Bangré de Kamboissin (ENSOA) qui porte le nom du Général Bila Zagré, du camp de Tenkodogo qui porte le nom du Général Tiémoko Marc Garango, du camp de Dédougou qui s’appelle désormais du nom de l’écrivain Nazi Boni. Le camp de Pô a été quant à lui baptisé au nom de Thomas Sankara.
Dimitri Kaboré