Nouveaux maires et problèmes fonciers: quelle formule pour gagner la confiance des administrés?

| 05.11.2016
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Jeudi 30 juin 2016 - Cérémonie de passation de service entre le Président de la Délégation Spéciale de la Commune de Ouagadougou et le maire élu Armand Roland Pierre BEOUINDE Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
Jeudi 30 juin 2016 - Cérémonie de passation de service entre le Président de la Délégation Spéciale de la Commune de Ouagadougou et le maire élu Armand Roland Pierre BEOUINDE Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
De Bobo à Kaya en passant par Ouagadougou, les nouveaux maires claironnent un seul refrain: les mairies sont dépourvues de tout et doivent répondre du bradage des parcelles orchestré par les anciens maires. Surtout que les diagnostics faits par l’enquête parlementaire sur le foncier urbain a mis à nu la mauvaise gestion des mairies. Une mauvaise gestion qui date de l’ère Compaoré (la conséquence d’un long règne sans partage teinté de corruption tout azimut).

Ce n’est peut-être pas exagéré de dire que tous les agents (administratifs comme intermédiaires) des mairies d’hier n’avaient d’autres leitmotiv que de se sucrer sur le dos des populations. Après une lecture entre les lignes du rapport parlementaire, on ne peut que se convaincre que les mairies étaient des cavernes d’Ali Baba qui permettaient aux uns et aux autres de s’enrichir illicitement et rapidement. Les nouveaux maires, surtout des zones urbaines, ont donc hérité de bombes à retardement qu’ils se doivent de désamorcer pour assurer une suite sereine de leurs activités communales.

Mais la situation pouvait-elle être autrement, quand on regarde le fonctionnement de nos mairies? Dans beaucoup de cas, le recrutement du personnel se faisait dans les conditions que l’on sait. Des postes clés dans de nombreuses administrations communales sont confiés à des amis politiques, des frères, des cousins ou des copains. Pour couvrir, plus tard, d’éventuelles malversations qui devraient être commises.

Mais si nos mairies sont ce qu’elles sont, la faute n’est-elle pas aussi imputable aux citoyens? Aux différentes élections municipales, surtout aux dernières de mai 2016, un nombre important de citoyens a préféré rester chez soi que d’aller voter les futurs responsables de leurs communes. Désengagement des citoyens dans la gestion de leurs communes, manque de confiance dans les candidats, déception par rapport au bilan des anciens responsables, etc. sont les raisons constamment évoquées pour expliquer le désintérêt pour la chose communale. Mais de plus en plus, comme on le voit, ces raisons ne sont pas pertinentes puisqu’en dernier ressort, les nouveaux élus, choisis par les autres, seront les plus habilités à gérer nos problèmes d’hier et d’aujourd’hui. Autant donc changer de comportements et participer activement à la gestion de notre aire communale.

De toutes les façons, les nouveaux maires doivent trouver la bonne formule pour gagner la confiance de leurs administrés. La meilleure formule pour y arriver consiste à se mettre au service des citoyens et à divorcer d’avec la gabegie administrative et la corruption.

Nous savions tous, sans en avoir les preuves tangibles, que nos mairies étaient mal gérées. Les révélations du rapport d’enquête parlementaire ne sont que des confirmations des appréhensions des citoyens et une piqûre de rappel pour les nouveaux maires. Ces derniers savaient sans doute avant leur élection qu’ils auront à hériter soit des millions de gourdes de dettes soit de grosses malversations dans la gestion des parcelles. Hier, en campagne, ils avaient les solutions aux problèmes de leur commune. Etant sur le terrain, nous attendons d’eux qu’ils se mettent au travail et surtout qu’ils fassent mieux que leurs prédécesseurs.

Théophile MONE

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