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Nécessité de l’alternance: Obama réussira-t-il à convaincre Blaise?

| 04.08.2014
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Nécessité de l’alternance: Obama réussira-t-il à convaincre Blaise?
© DR / Autre Presse
Nécessité de l’alternance: Obama réussira-t-il à convaincre Blaise?
Demain, 5 août 2014, le Burkina Faso célèbre le 54e anniversaire de son accession à l’indépendance. Cette date revêt donc une importance capitale dans l’histoire du pays. Elle sera, du reste, marquée par des activités commémoratives symboliques, en attendant les grandes festivités solennelles le 11 décembre prochain à Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun.


Comme à l’accoutumée, le président du Faso (PF) prononcera, à l’occasion du 5-Août, son traditionnel discours à la Nation. Sans nul doute que Blaise Compaoré reviendra, dans son message, sur les grands sujets socio-politiques qui fâchent: le sénat et le référendum pour la révision de l’article 37. Mais sur ce dernier point (le référendum), les observateurs ne parient pas trop sur la possibilité pour eux d’entendre une position claire du chef de l’Etat dans son allocution radiotélévisée. C’est un message «diplomatique» qui est plutôt attendu par les analystes politiques. Ceux-ci estiment – à tort ou à raison – que Blaise Compaoré maintiendra encore le suspense concernant le référendum.

Ainsi, on ne saura pas davantage pour l’heure, la décision finale du chef de l’Etat. Et pour cause: le moment ne semble pas opportun pour lui de dévoiler au grand jour ses ambitions inavouées au sujet de la Constitution dont il nourrirait le secret de Polichinelle de réviser l’article 37.

Au plan interne, les contestations et protestations contre le référendum ont été légion et ont permis de convaincre même les plus sceptiques sur les conséquences imprévisibles que pourrait engendrer une éventuelle révision de la Constitution sur la stabilité et la paix sociale.

De même, les échecs des meetings du Front républicain et du CDP (le cas de celui au stade du 4-Août vidé après le concert) ont permis de montrer l’impopularité du projet et le rejet du référendum par les Burkinabè épris des valeurs de paix, de justice, de démocratie et d’alternance. Pour s’en convaincre encore plus, il suffit de se référer aux gigantesques démonstrations de forces de mobilisation lors des manifestations de l’opposition à travers le pays. A cela s’ajoutent les réactions hostiles des membres de la société civile et des leaders d’opinion vis-à-vis du référendum et du sénat.

Vraisemblablement, l’étau se resserre de plus en plus au niveau national sur les partisans du référendum qui manquent d’arguments crédibles pour convaincre plus d’un au sein de l’opinion publique. Ne sachant plus que faire, on instrumentalise des ‘’loyalistes’’ qui ne comprennent rien au débat. Une chose au moins est claire, les thuriféraires du référendum ne peuvent même plus mobiliser une jeunesse éclairée par la force des choses et se rabattent sur des ‘’bleus’’ qui n’auront plus tard que l’argument de la force.

Au niveau international, des pays ont commencé à élever la voix pour traduire la nécessité de l’alternance au sommet de l’Etat. Les États-Unis d’Amérique ont notamment été clairs sur la question, contrairement à la France qui n’a pas eu le courage de tenir un discours limpide. L’ambassadeur américain au Burkina Faso avait indiqué nettement, et de façon courageuse et responsable, on se rappelle il y a environ un mois, la nécessité de l’alternance au Pays des Hommes intègres.

C’est justement dans ce contexte où l’administration de Barak Obama met en garde les présidents africains contre le tripatouillage des constitutions dans leurs pays, que s’ouvrira, ce mardi 5-Août, le Sommet Afrique-Etats-Unis à Washington. A l’instar de nombreux pairs, Blaise Compaoré devrait, sauf changement de dernière minute, prendre part au sommet.

Ladite rencontre est déterminante car elle permettra aux chefs d’Etats africains et le président des Etats-Unis, Barak Obama, d’échanger sur des questions de développement et de coopérations bilatérales et multilatérales. Aussi, permettra-t-elle, à n’en point douter, d’insuffler une nouvelle dynamique de relation ‘’gagnant-gagnant’’ entre les Américains et les Africains.

Cela ne devrait pas empêcher non plus, et loin s’en faut, le locataire de la Maison-Blanche de dire ses 4 vérités aux présidents qui veulent tripatouiller leur constitution pour demeurer au pouvoir. Le président Obama l’avait dit aussitôt à son arrivée au pouvoir: l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts pour réussir son développement. Un message qui sera sans doute encore réitéré de vive voix au cours du Sommet à l’endroit des présidents africains surtout les tripatouilleurs. Le PF fait partie de ce cercle de chefs d’Etats qui n’écartent pas l’hypothèse de se représenter à la fin de leur mandat prévu par la constitution. Suivra-t-il le bon exemple du premier président noir qui quittera lui, bel et bien, la Maison-Blanche à la fin de son mandat après seulement 8 ans à la tête de l’Etat le plus puissant du monde? C’est, en tout cas, cela l’exemple de l’alternance promue et voulue par la démocratie et que ceux qui se réclament démocrates devraient s’inspirer et imiter.

Barak Obama réussira-t-il à convaincre Blaise Compaoré sur la nécessité de l’alternance au Faso à la faveur du sommet Afrique-Etats unis? Wait and see! Osons tout de même l’espérer au nom de l’intérêt supérieur de la Nation.

Les Echos du Faso.net
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