En effet, ce qui se passe actuellement n'est rien d'autre qu'un contentieux entre le Premier ministre et le Régiment de sécurité présidentielle. Autrement dit, ses frères d'armes lui demandent de tenir ses engagements ou du moins, qu'il ne lui revient pas de les « disperser dans la nature ». Ils ne lui demandent pas non plus des avantages particuliers. Au moins qu'il leur laisse ce à quoi ils avaient droit. Jusqu'à ce que les choses soient autrement. C'est aussi simple que cela. Est-ce pour autant qu'il faut diaboliser le RSP ? S'il le faut, il faudra commencer par diaboliser Zida lui-même puisque c'est par lui que tout cela est arrivé.
En outre, tout le monde revendique et obtient satisfaction. Adama Sagnon est parti parce qu'on lui reproche d'être trempé dans l'affaire Norbert Zongo. Tout le monde a gardé ses avantages, plus ou moins. Sauf les « députés du Conseil national de la transition » qu'on a contraint à réduire considérablement leurs émoluments. Pourquoi donc demander aux éléments du RSP de faire eux seuls le sacrifice ? Même si cela devrait être le cas, il faut le négocier. Le Burkina Faso, en transition, doit nécessairement baser ses actions sur la concertation permanente, le dialogue, l'inclusion et la solidarité. Les éléments qui composent le RSP ne sont pas moins des Burkinabè que les membres du Balai citoyen, les militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Ils ne sont pas non plus opposés à la transition et à l'Etat de droit.
C'est pourquoi, il faut poser les bonnes questions et leur trouver les bonnes réponses. Si Isaac Zida n'avait rien à se reprocher, pourquoi, au lieu d'aller rencontrer ses frères d'armes et discuter avec eux comme il l'a toujours fait quand il était adjoint du chef de corps, il a préféré se rendre chez le Mogho Naba ? Blaise Compaoré l'avait prévenu depuis Yamoussoukro qu'il ne souhaitait pas que son ennemi soit à la position où lui Zida se trouve. Il avait aussi fait un appel à l'armée de se réconcilier pour préserver la paix.
Dabaoué Audrianne KANI