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N’y a-t-il que des diables au Régiment de sécurité présidentielle ?

| 07.02.2015
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N’y a-t-il que des diables au Régiment de sécurité présidentielle ?
© DR / Autre Presse
N’y a-t-il que des diables au Régiment de sécurité présidentielle ?
S'il y a une question fondamentale à laquelle il faut s'attaquer dès maintenant et tout de suite, c'est celle qui doit consister à recadrer la transition afin d'arriver à des élections ouvertes, inclusives et transparentes pour tous. Parce que, en vérité, les bases de la transition ont été faussées dès le départ et il convient avec beaucoup de lucidité de le reconnaitre. Tout simplement parce que des gens ont voulu la tailler sur mesure afin qu'elle réponde exclusivement à leurs attentes. La preuve est qu'aujourd'hui, des organisations de la société civile qui ont présenté la poitrine devant les forces de l'ordre pour obtenir l'insurrection et la transition ne sont pas contentes de la manière dont les choses sont conduites. Aussi, faut-il convenir avec tous ceux qui demandent au président Michel Kafando de prendre toutes ses responsabilités. Si lui, apparemment travaille pour une véritable transition, il n'est pas évident qu'autour de lui, des gens ne fassent pas le contraire. Le plus facile serait de croire que c'est encore et toujours le retour des anciens barons du régime déchu.


En effet, ce qui se passe actuellement n'est rien d'autre qu'un contentieux entre le Premier ministre et le Régiment de sécurité présidentielle. Autrement dit, ses frères d'armes lui demandent de tenir ses engagements ou du moins, qu'il ne lui revient pas de les « disperser dans la nature ». Ils ne lui demandent pas non plus des avantages particuliers. Au moins qu'il leur laisse ce à quoi ils avaient droit. Jusqu'à ce que les choses soient autrement. C'est aussi simple que cela. Est-ce pour autant qu'il faut diaboliser le RSP ? S'il le faut, il faudra commencer par diaboliser Zida lui-même puisque c'est par lui que tout cela est arrivé.

En outre, tout le monde revendique et obtient satisfaction. Adama Sagnon est parti parce qu'on lui reproche d'être trempé dans l'affaire Norbert Zongo. Tout le monde a gardé ses avantages, plus ou moins. Sauf les « députés du Conseil national de la transition » qu'on a contraint à réduire considérablement leurs émoluments. Pourquoi donc demander aux éléments du RSP de faire eux seuls le sacrifice ? Même si cela devrait être le cas, il faut le négocier. Le Burkina Faso, en transition, doit nécessairement baser ses actions sur la concertation permanente, le dialogue, l'inclusion et la solidarité. Les éléments qui composent le RSP ne sont pas moins des Burkinabè que les membres du Balai citoyen, les militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Ils ne sont pas non plus opposés à la transition et à l'Etat de droit.

C'est pourquoi, il faut poser les bonnes questions et leur trouver les bonnes réponses. Si Isaac Zida n'avait rien à se reprocher, pourquoi, au lieu d'aller rencontrer ses frères d'armes et discuter avec eux comme il l'a toujours fait quand il était adjoint du chef de corps, il a préféré se rendre chez le Mogho Naba ? Blaise Compaoré l'avait prévenu depuis Yamoussoukro qu'il ne souhaitait pas que son ennemi soit à la position où lui Zida se trouve. Il avait aussi fait un appel à l'armée de se réconcilier pour préserver la paix.

Dabaoué Audrianne KANI

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