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Modification de l’article 37 : le coup de force est en mouvement

| 22.10.2014
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Modification de l’article 37 : le coup de force est en mouvement
© DR / Autre Presse
Modification de l’article 37 : le coup de force est en mouvement
Ca y est! Tout le monde est à présent quitte et sait à quoi s'en tenir. Le Conseil extraordinaire des ministres du 21 octobre a décidé de déposer une proposition de loi convoquant le scrutin référendaire.

 

Ainsi donc, on a gaspillé tant de temps, d'énergie, de ressources financières et humaines pour en arriver là. Le pays s'est arrêté de travailler, de réfléchir aux vraies solutions aux problèmes qui minent la société pour penser des stratégies machiavéliques pour forcer la main au peuple. Aujourd'hui, le Faso est au bord du précipice.

Après les déclarations, il y a eu le Ccrp, la médiation autosaisie de JBO, la médiation officieuse de Ouattara, le dialogue inclusif. A toutes ces étapes, on a jeté du grain pour mobiliser mais rien n'y fit. On a marché, parlé, intimidé, certains ont été laissés sur le carreau, mais rien n'y fit. On croyait que Blaise allait avoir cette sagesse de considérer et respecter le serment contenu dans la Constitution qu'il a prononcé à plusieurs reprises: «Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso».

Il a donc lui-même trouvé la solution à son propre problème, puisque c'est lui qui veut s'éterniser au pouvoir et cela divise ses compatriotes. Evidemment, la seule solution qu'il pouvait trouver, c'est le passage en force. Ce qu'il tente de faire, en réunissant son gouvernement pour l'y aider. Ainsi, cette partie du préambule de la Constitution qui faisait de tous les Burkinabè des citoyens égaux a été bafouée: « Nous, Peuple souverain du Burkina Faso; CONSCIENT de nos responsabilités et de nos devoirs devant l'histoire et devant l'humanité; FORT de nos acquis démocratiques; ENGAGE à préserver ces acquis et animé de la volonté d'édifier un Etat de droit garantissant l'exercice des droits collectifs et individuels, la liberté, la dignité, la sûreté, le bien-être, le développement, l'égalité et la justice comme valeurs fondamentales d'une société pluraliste de progrès et débarrassée de tout préjugé; REAFFIRMANT notre attachement à la lutte contre toute forme de domination ainsi qu'au caractère démocratique du pouvoir...» Ce sont ces mots qui nous unissent, et qui forment ce pays.

Blaise Compaoré nous domine de la tête et des épaules. Le pouvoir n'est plus démocratique mais autocratique. Tous les Burkinabè ne naissent plus libres et égaux en droits. Tous n'ont plus une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garantis par la Constitution. Blaise seul en a le droit.

C'est pourquoi le peuple citoyen doit prendre conscience de son rôle. Car, une chose est de présenter une loi, une autre est de la faire voter. Comme nous le supputions déjà avant cette annonce, Blaise table sur le ralliement des élus Adf/Rda à ceux du Cdp pour opérer son coup de force. Il se raconte aussi qu'on aurait prélevé du gros gibier dans le parc animalier pour le jeter à certains ''lions'' de l'UPC pour les faire courber l'échine. Mais gardons espoir. La surprise pourrait venir de son propre camp, le Cdp, où certains en profiteraient pour s'affranchir d'une tutelle étouffante et sans espoir. Même dans un scrutin à main levée, ils doivent montrer que la morale a beau mourir ici, il y a quand même des personnes qui ont encore le sens de l'honneur, de leur honneur. Vivement que ce jour tant attendu arrive.

Mais il y a un problème de taille devant: Blaise n'acceptera pas le verdict des urnes. L'énergie avec laquelle il s'est investi dans cette voie montre qu'il tient mordicus à rester au pouvoir. Et si le scrutin avait lieu et que le NON venait à l'emporter, sera-t-il prêt à déménager de Kosyam? Pas si sûr. Il n'a pas envisagé cette donne.

Que peut encore apporter Blaise au Burkina qu'il n'a déjà essayé, puisqu'il est au pouvoir depuis... 1980 (si, si, depuis le Cmrpn)?!

Décidément, on peut dire qu'il affectionne le mois d'octobre: 15 octobre 1987, 21 octobre 2014...

Dieu bénisse le Burkina.

Hidogo

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