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Michel Kafando, c’est du déjà entendu !

| 24.11.2014
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Michel Kafando, c’est du déjà entendu !
© DR / Autre Presse
Michel Kafando, c’est du déjà entendu !
Restaurer la justice sociale, lutter contre la corruption, la gabegie, le népotisme et l'impunité. Michel Kafando, investi ce samedi 22 novembre 2014 chef de l'Etat, président du Faso, président du Conseil des ministres et chef suprême des armées a pris d'importantes mesures. Dans le but d'un Burkina Faso nouveau où tous les citoyens jouiront des mêmes droits. Autrement dit, Michel Kafando veut restaurer la morale, le respect du bien public et l'égalité des chances. Y parviendra-t-il?


En s'invitant aussi solennellement dans cette lutte contre les maux qui minent le développement et le bien-être d'une frange importante des Burkinabè, Michel Kafando prend un grand risque. C'est pourquoi, on voudrait bien le voir réussir son pari. Il le pourra sans doute, mais il lui faudra s'appuyer fortement sur son Premier ministre Isaac Zida. Car en effet, jusqu'à présent, il porte les espoirs d'une importante majorité des Burkinabè. Même si ses premières mesures prises, un peu dans le feu de l'action, apparaissent un peu populistes. La corruption est une véritable gangrèneau Burkina ; elle a gagné pratiquement tous les milieux d'affaires et surtout l'administration. Si bien que réussir à l'endiguer prendra suffisamment de temps et demandera beaucoup de moyens et de sacrifice. Ce n'est sans doute pas en une année, surtout de transition, que cela sera possible.

Mais, si le gouvernement de «combat» que va composer Isaac Zida se met véritable à la tâche, à travers des mesures choques, mais dénuées de tout esprit de vengeance et de chasse aux sorcières, il pourra «faire mouche». Les Burkinabè seront heureux de voir effectivement, des personnes qui ont détourné, pillé et volé les ressources de l'Etat, avec des preuves à l'appui, répondre publiquement de leurs actes. Ils voudront voir que dans leur comportement de tous les jours, les nouveaux dirigeants, à quelque niveau qu'ils soient, sont animés par l'esprit du sacrifice, de don de soi et l'envie de travailler pour son pays et pour ses compatriotes.

En effet, avant lui, plusieurs autres responsables ont pris de tels engagements. Tertius Zongo, alors Premier ministre avait promis aux Burkinabè de lutter par tous les moyens contre la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics. Apparemment, il n'y est pas parvenu. Après lui, Luc Adolphe Tiao qui l'a remplacé alors que le pays a failli basculer suite aux mutineries des soldats, avait à son tour mis l'accent sur la lutte contre la corruption et promis la bonne gouvernance à tous les niveaux. Pour ce faire, il avait activé la Haute autorité de contrôle d'Etat qui, à son tour, tant bien que mal, avait débusqué quelques dossiers de malgouvernance. Puis, plus rien. Quand bien même on répondait à ceux qui voudraient en savoir davantage que certains dossiers sont devant le juge. Dont le plus flagrant est celui de l'ancien Directeur général de la Douane, Guiro Sayouba. Lui aussi, apparemment n'a pas réussi à faire grand-chose contre cette corruption, devenue rampante. Puis, il est parti.

A l'analyse donc, Michel Kafando engage Isaac Zida et son gouvernement dans un combat qui, s'il n'est pas perdu davantage (compte tenu des contraintes de temps et de moyens) sera difficile à gagner. Mais, à son actif, l'histoire retiendra que pendant la période de transition, avec un Premier ministre issu de l'armée, il a engagé son peuple dans une lutte pour son bien-être. C'est déjà quelque chose d'important de gagné.

Dabaoué Audrianne KANI

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