Radio Omega : Excellence en même temps, on se dit que si vous avez pu faire cela avec Hollande pourquoi cela ne marchera pas avec Alassane Ouattara qui est votre voisin ?
Avec Alassane Ouattara, je crois qu'il y a une mauvaise interprétation. En fait, il n'y a pas d'animosité entre Alassane Ouattara et moi. Evidemment chacun défend son pays. J'ai fait comprendre au président Alassane Ouattara que, pour autant que le président Blaise Compaoré qui est là-bas en exil et tant qu'il se tiendra tranquille, il n'y aurait de la part du Burkina, aucune inquiétude.
C'est seulement si nous sentons qu'à partir de là-bas, et de son fait, qu'il a des velléités de déstabilisation que nous allons agir. Sinon, j'ai toujours dit ceci : le Burkina et la Côte d'ivoire sont des pays condamnés à vivre ensemble. L'expérience l'a montré, l'histoire l'a montré, les relations actuelles l'ont démontré. Je me dis donc qu'il n'y a aucun problème.
Le président Ouattara et moi, nous nous sommes rencontrés trois fois. Les deux premières fois, c'était lui qui l'avait souhaité pour essayer de parler un peu de la situation de la Transition, et qu'il nous explique aussi comment il a vu les choses et comment il a évolué dans leur compréhension.
La dernière fois, c'est moi qui l'ai vu à Accra dans le cadre du Sommet de la CEDEAO, et c'était pour lui réaffirmer la bonne foi du Burkina dans nos relations et demander simplement qu'il en fasse autant.
En ce qui concerne tous ceux qui s'agitent à partir de la lagune Ebrié pour nier la Transition, il m'a dit ceci : « Vous pouvez être sûr que tant que je serai là, il n'y aura aucune action de déstabilisation ».
J'ai dit au président Alassane Ouattara que je le crois, mais il faut que nous posons des gestes qui seront compris par les Burkinabè. Il m'a même dit qu'il a déploré le fait que le président Compaoré ait accepté de se porter président d'honneur de son parti.
Est-ce que l'on peut comprendre que dans le cadre de ce geste que vous alliez bientôt en visite officielle en Côte d'Ivoire ?
Je n'ai pas programmé une visite officielle, mais nous avons un traité de coopération entre nos deux pays et cela nous amène à nous retrouver alternativement à Ouaga et à Abidjan. La dernière réunion a eu lieu l'année dernière à Ouagadougou donc, normalement, nous devrons nous rendre à Abidjan dans le cadre de ce traité de coopération. Cette rencontre formelle nous l'attendons. Ce sera une occasion pour nous de nous pencher sur toutes les questions qui concernent les deux pays.