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Michel, c’est assez fragile ce compromis !

| 20.07.2015
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Michel, c’est assez fragile ce compromis !
© DR / Autre Presse
Michel, c’est assez fragile ce compromis !
On aurait bien voulu qu'après sa sortie du 16 juillet 2015, au cours de laquelle le président de la transition Michel Kafando s'est adressé aux Burkinabé, la crise qui secouait la transition soit réglée. Une bonne fois pour toute. Mais, hélas ! Il faut le dire tout net. En renvoyant les protagonistes dos-à-dos sans prendre de mesures qui fâchent véritablement, Michel Kafando n'a fait que remettre à plus tard la résolution définitive d'une crise qui, tôt ou tard va refaire surface. Même si c'est après la transition. Peut-être diront certains, on aura au moins fini avec cette transition.


Lona Charles Ouattara, ancien député et colonel à la retraite disait dans une interview qu'on ne négocie pas avec l'armée, on commande l'armée. Michel Kafando, président de la transition et chef suprême des armées n'a pas commandé l'armée. Peut-être qu'il n'avait pas les armes nécessaires de la commander. Si bien qu'il a été obligé de négocier. En complicité avec des sages. La solution a été de satisfaire les uns et les autres sans les frustrer. Une manière de calmer le jeu, comme sur un terrain de football. Après suivra la sanction. Malheureusement, le temps imparti est assez court pour Michel Kafando de remettre, lui-même, de l'ordre dans l'armée.

Dans la même logique de faire plaisir à tout le monde, Michel Kafando a ménagé la classe politique, a maintenu Isaac Zida à son poste pour faire plaisir à la branche politique, notamment les Sankaristes qui ne voulaient pas du tout de son départ. Tout comme une partie des Organisations de la société civile qui lui sont proches. Pour contenter ceux que le nouveau code électoral frappait d'inéligibilité pour avoir tenté de réviser l'article 37 de la Constitution, il a dit que le Burkina Faso, en tant que nation civilisée va respecter le verdict de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui demande de lever tous les obstacles à la participation aux élections pour tous. Pour les autres, qui tiennent à la date du 11 octobre pour les élections présidentielle et législatives parce qu'ils ont une longueur d'avance il a rassuré que cette date sera respectée. Tout le monde est donc satisfait, non sans avoir été frustré.

Dans tous les cas, on l'aura compris, le problème qu'il n'a pas voulu faire savoir aux Burkinabé peut bien être imaginé. Il a retiré le ministère de la Défense à Isaac Zida, Premier ministre. Il a divisé en deux le ministère d'Auguste en Administration territoriale et de la Décentralisation d'une part et en Sécurité d'autre part. Sans plus. Pour le moment. Ce qui est sûr, il faut revoir le dispositif car, si Barry ne part pas, il va falloir nécessairement nommer un 26e ministre. Sans vouloir le dire, ce sont donc les deux qui constituaient le problème. Reste à savoir le sort que leur réserve l'armée, qui peut être actuellement, ou après la transition. Puisque, ils demeurent des militaires.

C'est sur ce compromis, pas assez dynamique que les Burkinabé sont en train d'aller à des élections aussi cruciales pour la paix et le développement. Sans être pessimiste, il faut tout de même craindre car c'est assez fragile. Car, il semble qu'une petite erreur suffit pour que les hostilités reprennent. Surtout au sein de l'armée où, une faute commise équivaut à une sanction. Alors qu'ici, il n'y a pas eu de sanction.

Dabaoué Audrianne KANI

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