Des milliers de personnes se sont retrouvées, hier jeudi 14 mai 2015, à l'aéroport international de Ouagadougou et aux alentours, pour réserver un accueil chaleureux à Mariam Sankara. C'est à bord d'un vol d'Air France que celle-ci a atterri à l'aéroport, peu après 16 heures (heure locale et GMT). «C'est avec beaucoup de joie que je foule le sol du Burkina Faso. Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à cela, notamment ceux qui ont fait partir le dictateur Blaise Compaoré», a-t-elle déclaré à la presse, dès sa sortie du salon d'honneur. Mariam Sankara a été accueillie par une délégation de leaders sankaristes dont Me Bénéwendé Sankara de l'UNIR-PS, Jean Hubert Bazié de la Convergence pour l'espoir, Mamadou Kabré de PRIT-Lanaya, etc. L'on y a aperçu le président du Conseil national de la transition (CNT), Chériff Sy.
La foule, dans l'enceinte de l'aéroport, a entonné le Dytanié, l'hymne national du Burkina Faso pour l'accueillir. A la devanture de l'aéroport et durant tout le long du parcours qui l'a conduite à son site d'accueil, l'épouse de Thomas Sankara a été ovationnée, acclamée. L'on attendait certaines personnes dire : «Enfin, la vraie première Dame est là», «Justice pour Thomas Sankara», «Bienvenue au Burkina Faso, chez toi», etc.
Des leaders de mouvements de la société civile étaient de la partie. Au nombre de ceux-ci, Smockey de Le Balai citoyen qui estime que la venue de Mariam Sankara suscite beaucoup d'émotion. «Elle (veuve Sankara, Ndlr) compte beaucoup dans l'histoire de ce pays. Elle incarne les valeurs que nous avons perdues pendant 27 ans», a-t-il laissé entendre.
D'une pierre deux coups
Debout dans le véhicule décapotable qui la transportait, en compagnie de certains sankaristes dont Nestor Bassière, Me Bénéwendé Sankara et Valère Somé, Mariam Sankara a été suivie d'une longue file de véhicules et d'une foule à moto, à vélo ou même à pied.
La veuve de l'ancien président du Burkina Faso (de 1983 à 1987), va assister samedi et dimanche, à la convention des partis sankaristes, a-t-on appris auprès des organisateurs de cet événement. L'autre motif de sa présence est l'affaire concernant le dossier de son défunt mari. A ce sujet, elle devrait être auditionnée, le lundi 18 mai prochain.
A propos du dossier Thomas Sankara, le tribunal militaire, à travers un communiqué signé du commissaire du gouvernement, avait invité, il y a de cela quelques jours, les ayants droit des personnes concernées, à prendre attache avec les autorités compétentes. Il s'agit des conjoints, ascendants et descendants de Thomas Sankara et des 12 autres personnes décédées lors des événements (coup d'Etat) du 15 octobre 1987. Le document a précisé que toute autre personne pouvant donner des informations sur les familles des concernés, peut aussi prendre attache avec le commandant de la section de recherches de gendarmerie de Ouagadougou ou le cabinet du juge d'instruction en charge dudit dossier dans ses locaux.
Les nouvelles autorités burkinabè, notamment le président du Faso Michel Kafando, dès sa prise de fonction, le 21 novembre dernier, avait promis de relancer certains dossiers de crime de sang dont celui de Thomas Sankara.
Alexandre TRAORE
