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Manuel Valls au Burkina Faso : la compassion et le soutien de la France

| 22.02.2016
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Le Premier ministre français, Monsieur Manuel VALLS à la tête d’une forte délégation est arrivé à Ouagadougou le samedi 20 février 2016 dans la matinée. A sa descente d’avion, il a été accueilli par son homologue burkinabè, Monsieur Paul Kaba THIEBA. Le Premier ministre français s’est aussitôt rendu à la Présidence du Faso où il a été reçu par S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Leonard Bazié / Présidence
Le Premier ministre français, Monsieur Manuel VALLS à la tête d’une forte délégation est arrivé à Ouagadougou le samedi 20 février 2016 dans la matinée. A sa descente d’avion, il a été accueilli par son homologue burkinabè, Monsieur Paul Kaba THIEBA. Le Premier ministre français s’est aussitôt rendu à la Présidence du Faso où il a été reçu par S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Le Premier ministre français, Manuel Valls, a effectué une visite à Ouagadougou le samedi 20 février 2016. Il s’est entretenu avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, assisté à la signature d’une convention de 9 millions d’euros en faveur de l’éducation au Burkina Faso. Il a également rencontré la communauté française et déposé une gerbe de fleurs devant le café-restaurant Cappuccino sur l’avenue Kwamé-N’Krumah.


Un mois après les attaques terroristes du 15 janvier 2016 qui ont visé le Burkina Faso, le Premier ministre français, Manuel Valls, est venu témoigner la compassion de la France et évoquer le renforcement de la coopération en matière de sécurité et de développement. Accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou, le samedi 20 février 2016, aux environs de 9 heures par son homologue, Paul Kaba Thiéba, Manuel Valls, accompagné d’une délégation comprenant le ministre de la Défense française, Jean Yves Le Drian s’est rendu au palais de Kosyam. Valls a eu un entretien avec le président du Faso, ministre en charge de la défense, Roch Marc Christian Kaboré, avant de descendre ensemble dans la salle du Conseil des ministres pour une séance de travail. Côté burkinabè, en plus du président Kaboré et du Premier ministre Thiéba, on notait la présence des ministres en charge de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, des affaires étrangères, Alpha Barry, de l’Economie et du Développement, Rosine Coulibaly/Sori et de l’éducation nationale, Jean Martin Coulibaly. Dans le hall du palais de Kosyam, les deux Premiers ministres ont assisté à la signature par l’ambassadeur français, Gilles Thibault et la ministre de l’Economie Rosine Coulibaly, d’une convention à travers laquelle l’Agence française de développement (AFD) s’engage à financer à hauteur de 9 millions d’euros, soit près de 6 milliards de F CFA la réalisation d’infrastructures au profit du secteur de l’éducation de base au Burkina Faso. Sur le perron de Kosyam, Manuel Valls a situé aux journalistes l’objet de sa visite au « pays des Hommes intègres ». «Ce déplacement est pour moi l’occasion d’adresser une nouvelle fois mes condoléances, ma compassion aux familles des victimes de l’attentat, il y a quelques semaines à Ouagadougou », a dit le Premier ministre français. Il a souligné que le Burkina Faso comme le Mali et la France est victime du terrorisme « qui s’attaque lâchement aux démocraties ». Pour lui, la coopération doit être renforcée en matière de renseignement, de formation des forces de défense et de sécurité. Les pays membres du G5 Sahel contre le terrorisme doivent également s’inscrire dans cette dynamique de coopération. La lutte contre le terrorisme, a-t-il précisé, est un préalable pour conforter la démocratie et permettre le développement humain, économique et social. « La France sera aux côtés du Burkina Faso pour soutenir ses efforts dans ce domaine comme dans bien d’autres », a-t-il appuyé. « Nous avons souligné combien l’élection du nouveau président a été un exemple pour l’Afrique de l’Ouest et pour l’Afrique », a mentionné le chef du gouvernement français, affichant son soutien aux autorités burkinabè. Par ailleurs, il demeure convaincu que l’Afrique est un continent d’avenir « par ses matières premières bien sûr mais d’abord par l’engagement et par l’enthousiasme malgré toutes les difficultés de ses populations ».

Sur le site des attaques terroristes du 15 janvier

Après le palais de Kosyam, « le locataire de Matigon » a rencontré à la résidence de l’ambassadeur de France, la communauté française au Burkina Faso. Il a salué son courage et sa détermination à ne pas céder à la peur voulue par les terroristes. Le dernier acte de cette visite de cinq heures chrono aux pas de course a eu lieu sur l’avenue Kwamé-N’Krumah sur le site de l’attentat du 15 janvier dernier. De l’hôtel Splendid au café-restaurant Cappuccino, le ministre en charge de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, a montré comment les attaques ont été perpétrées et la réponse des forces qui ont mis hors d’état de nuire les terroristes et libéré les otages. Devant le Cappuccino, le sentiment de révolte contre la barbarie alourdit l’atmosphère. Visiblement ému, Valls a observé une minute de silence avant de déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des trente victimes. Il fait remarquer que le Burkina Faso qui partage les mêmes valeurs que la France et d’autres pays, a été frappé par le « lâche attentat » parce qu’il venait de réussir des élections démocratiques et libres. « Les terroristes s’attaquent à la démocratie et à la liberté. En venant ici et en assurant les autorités burkinabè de notre soutien et de notre engagement à leurs côtés pour leur sécurité et pour leur développement, c’est aussi un geste d’amitié, de fraternité, de solidarité à l’égard du peuple burkinabè, de ses autorités que j’ai voulu accomplir au nom de la France », a soutenu le Premier ministre français. Et de conclure : « Nous sommes plus forts que les terroristes parce que nous croyons aux valeurs de la liberté, de la démocratie. Nous sommes plus forts parce que nous nous dotons des moyens pour lutter contre le terrorisme. La vie ici sera plus forte que la mort que les terroristes ont voulu répandre ». Il a regagné l’aéroport pour Paris, peu avant 14 heures. Avant de partir, il a transmis au président du Faso, une invitation de son homologue François Hollande, à une visite officielle en France.

Bachirou NANA
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Que peut faire la France pour aider le Burkina Faso à empêcher de nouvelles infiltrations terroristes ?

A cette interrogation devant les ruines du Cappucino, Manuel Valls a dit : « Il n’y a pas de risque zéro, mais nous sommes engagés à 100%. La France aussi a été touchée en 2015 par les actes terroristes (...) C’est par une coopération dans le domaine du renseignement, par la formation des forces de sécurité et de défense que nous serons forts. C’est aussi en s’attaquant à la pauvreté et en soutenant le développement économique de ce pays cher. Nous connaissons le Burkina Faso, la qualité, la résilience de son peuple, ce qu’il est capable de faire malgré les difficultés. C’est comme cela qu’on lutte contre le terrorisme. Le président, le Premier ministre et le gouvernement burkinabè savent pouvoir compter sur notre soutien et notre engagement dans tous les domaines du renseignement, de la formation, du soutien financier et en équipement. La sécurité d’un pays nécessite de la discrétion et d’abord de l’action ».

B.N.
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Valls à la communauté française « Je suis Ouaga »

Lors de la rencontre du Premier ministre français avec la communauté française résidant au Burkina Faso, Manuel Valls est revenu sur les attaques du 15 janvier qui ont fait des victimes françaises, burkinabè et d’autres nationalités. Il a relevé le courage et la détermination collective de ses compatriotes à ne pas céder à la psychose. « De la même manière dont tant de personnes de tous les pays se sont ralliées au cri de ‘’Je suis Paris’’, je dis à mon tour et au nom de tous les Français présents, ‘’Je suis Ouaga’’ et ‘’Nous sommes tous Ouaga’’ », a lancé Valls sous des applaudissements nourris. Pour lui, seule une action collective qui s’inscrit dans la durée permettra d’anéantir les organisations terroristes et la France peut compter sur ses partenaires. Le Burkina Faso peut aussi compter sur l’action, l’engagement et la solidarité de la France. Il a souligné que le Burkina Faso est un contributeur de troupes pour combattre le terrorisme au nord du Mali. En outre, le Premier ministre français a appelé à préserver et à approfondir la coopération décentralisée parce qu’elle est un élément indispensable du développement. « C’est une relation toujours extraordinaire qui se noue entre les populations des villes concernées », a-t-il noté. Il a rappelé qu’en 2015, la France a consacré plus de 60 millions d’euros au développement humain durable du Burkina Faso. « Ce soutien sera maintenu et amplifié avec les nouvelles autorités », a-t-il ajouté. Manuel Valls a rappelé que le « pays des Hommes intègres » est un exemple politique sur le continent africain et « la France est fière d’avoir dès le départ accompagné la Transition qui a doté ce pays d’autorités légitimes et démocratiques. La démocratie accompagnée de la bonne gouvernance sont des éléments incontournables pour le développement ». Parlant de la culture, le « locataire de Matignon » a notamment souligné que le FESPACO est « une référence qu’il faut préserver ».

B.N.

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