Manifestations sur les sites miniers du Burkina : Le gouvernement tire la sonnette d'alarme

| 13.03.2015
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Boubacar BA - Ministre des Mines et de l'Energie
© DR / Autre Presse
Boubacar BA - Ministre des Mines et de l'Energie
Le Ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, en collaboration avec celui chargé des mines et de l'énergie, organise du 11 au 15 mars 2015, une caravane de presse pour une campagne de communication et de sensibilisation des acteurs concernés par les activités minières dans les régions du Centre-Nord, du Sahel et du Nord du Burkina Faso. Dans ce cadre, la caravane a débuté sa mission par la localité de Bouroum, un site minier de Pan African Tambao et ses localités, les 11 et 12 mars.


Autorités coutumières et religieuses, leaders d'opinion, organisations de la société civile intervenant dans le secteur des mines, populations bénéficiaires, personnels en charge de la sécurité des sites miniers, sociétés minières sont entre autres, les entités visées par cette caravane de presse. Ayant débuté le mercredi 11 mars, la caravane s'est d'abord, entretenu avec la population sur le site minier de Tarpako, dont celle de la localité de Bouroum dans le Namentenga. Dans cette localité, la délégation, accompagnée du gouverneur de la région du Nord, a tout d'abord informé la population de l'objectif de cette rencontre qui est de mener une campagne d'information, de communication et de sensibilisation des populations sur les conflits liés à l'orpaillage. «De nombreux conflits sont survenus sur des sites aurifères, lors et après les évènements qu'a connus notre pays les 30, 31 octobre et le 1er et le 2 novembre 2014, mais, les plus récents sont ceux intervenus à Sabcé, dans le Bam et de Karentenga, dans la nuit du 25 au 26 février 2015, de Bouroum, ainsi que de Tarpako, dans le département de Yalgo», a affirmé Nancy Somé, avant de déplorer cette situation et d'interpeller la population à moins de violence. A sa suite, le conseiller du Ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Naba Ouédraogo a, au nom du gouvernement, interpellé sur les conséquences de ces manifestations sur les activités économiques de la région, et de préciser qu'à l'issue de cette campagne de sensibilisation, le gouvernement n'ira plus par quatre chemins, pour se faire entendre. «Après cela, le gouvernement procèdera par la manière forte, pour répondre à ces manifestations violentes. Il est vrai que toute personne a le droit de manifester, mais, cela doit être fait dans la légalité. Ainsi, ceux concernés par les troubles anarchiques et violents devront répondre de leurs actes devant la loi, s'il le faut. Nous ne resterons plus passifs face à cela», a précisé Naba Ouédraogo. Pour leur part, des habitants de la localité présents, ont, à travers leurs interventions, affirmé avoir entendu le message du gouvernement, mais ne peuvent cependant, se taire, lorsque la population locale ne bénéficie pas des retombées de l'exploitation, tant que les miniers continuent de ne pas tenir leurs promesses. Du côté de Tambao, la caravane a tenu tout d'abord, à rencontrer l'administration de la mine pour mieux s'imprégner des divergences qui existent entre ces derniers et la population locale. Selon les administrateurs de Pan African Tambao, les activités de la société minière sont en suspension, suite à un décret du Ministère des mines et de l'énergie demandant de suspendre temporairement, l'exploitation du manganèse vers la Côte d'Ivoire et ce, après les actes de vandalisme commis au sein de la mine.

Bouroum chez Pan African Tambao

«Nous sommes disposés à écouter le message du gouvernement relatif à la sécurisation des biens des sociétés minières, car beaucoup de moyens existent pour faire des revendications et je ne pense pas que le plus approprié soit la destruction des biens, mais de toutes les façons, nous sommes ouverts aux échanges et s' il y a eu une faille au niveau de la collaboration ou de la communication, nous allons avoir, sous la houlette du gouverneur, un cadre de concertation dans lequel les différentes parties seront représentés», a laissé entendre Souleymane Mihin, le président du conseil d'administration de Pan African Tambao. Pour les habitants de Markoye, localité à quelques encablures du site minier, leur préoccupation est notamment, le manque de communication entre les exploitants de la mine et la population locale, en plus des promesses non tenues concernant l'aménagement de la voie Dori-Gorom-Gorom-Markoye, sans oublier le chemin de fer Kaya-Tambao. «Plusieurs de nos jeunes meurent chaque semaine, en empruntant le tronçon Gorom-Gorom-Markoye, nous ne voulons plus de ces remorques qui ne font qu'endommager davantage nos voies», assène Bibata Maïga, une résidente de Markoye. Pour le reste, il est prévu un cadre de concertation entre exploitants miniers de Tambao et habitants de la région, et on espère que des solutions convenables à tous seront dégagées de cette rencontre. En attendant, la caravane mettra le cap vers les mines d'Essakane, de Namissigma, Inata, etc.

Larissa KABORE

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