MACA : Canular de Noël ou vraie tentative d’évasion ?

| 28.12.2015
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MACA : Canular de Noël ou vraie tentative d’évasion ?
© DR / Autre Presse
MACA : Canular de Noël ou vraie tentative d’évasion ?
Le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Ouagadougou, le lieutenant-colonel Norbert Koudougou, et le directeur de la Justice militaire, le colonel Sita Sangaré, ont animé le mercredi 23 décembre 2015 au ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants, sis à Ouaga 2000, une conférence de presse. Avec les hommes de médias, il a essentiellement été question de faire le point de l’instruction des dossiers Thomas Sankara et du putsch du 17 septembre dernier et des jours qui ont suivi.


De la déclaration liminaire, lue par le commissaire du gouvernement, on retient que l’instruction des deux dossiers ci-dessus cités progresse de manière satisfaisante. Le lieutenant-colonel Norbert Koudougou a fait aux journalistes présents le point des différentes inculpations à ce jour dans les dossiers Thomas Sankara et du putsch du 17 septembre 2015. Pour le cas précis du premier dossier cité, on note 12 personnes inculpées soit 6 en détention, 4 non détenues dont 1 est malheureusement décédée et 2 sous mandat d’arrêt international.

Les mandats émis contre l’ancien chef de l’Etat Blaise Compaoré, et Hyacinthe Kafando, qui serait le chef du commando ayant mitraillé le président du CNR et ses «disciples» l’après-midi du jeudi 15 octobre 1987. Répondant aux questions des hommes de presse sur l’affaire Thomas Sankara, le commissaire du gouvernement a précisé qu’il y a un civil qui est concerné : il s’agit de Gabriel Tamini, journaliste de son état et ancien conseiller de Blaise Compaoré.

Pour ce qui est du putsch, en plus du mandat d’arrêt international émis contre l’ex-chef de l’Etat, a dit le lieutenant-colonel Koudougou, une demande d’extradition est en instance d’être envoyée aux autorités ivoiriennes. Le commissaire du gouvernement a toutefois émis des réserves quant à l’exécution du mandat d’arrêt par ces dernières, en raison de la possibilité d’appliquer la peine de mort contre l’ancien président du Faso, poursuivi, entre autres, pour complicité d’assassinat.

Le directeur de la Justice militaire, le colonel Sita Sangaré, pour sa part, estime qu’il y a une chance que le fameux mandat d’arrêt connaisse une issue favorable, parce que l’incriminé a intérêt à se présenter devant la justice au lieu de chercher à s’y soustraire. Toujours en rapport avec le putsch, le lieutenant-colonel Koudougou donne le point suivant : 52 personnes inculpées soit 43 détenues, 4 non détenues et 5 sous mandat d’arrêt international : parmi elles, Fatou Diendéré, l’épouse du Gal Gilbert Diendéré, président de l’éphémère Conseil national pour la démocratie (CND).

Sur la question des écoutes téléphoniques, qui s’est invitée aux débats, les conférenciers du jour, sans précision, signalent qu’elles ont été reversées dans le dossier du putsch. Des officiers de police judiciaire, sur la demande du juge d’instruction, ont écouté les bandes et les ont transcrites. Le commissaire Koudougou indique toutefois que le tout est actuellement sous scellés...

Décidément, l’institution judiciaire militaire aura été en ce week-end de Mouloud et de la Nativité au centre de l’actualité nationale. On avait à peine digéré les informations reçues au cours de la conférence de presse sur l’instruction des dossiers Thomas Sankara et du putsch qu’une rumeur insidieuse a fait le tour de la capitale et du pays.

Elle faisait en effet état d’une tentative d’évasion à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA) qui compte, rappelons-le, parmi ses pensionnaires l’auteur du coup d’Etat manqué du 17 septembre 2015, le Gal Gilbert Diendéré, et nombre de ses présumés complices dont le Gal de gendarmerie Djibril Bassolé, ou le colonel-major Boureima Kiéré.

Etait-ce le canular de Noël ou certains ont-ils vraiment voulu se faire la belle ? En tout cas, après avoir parlé de rumeurs infondées, des sources proches de l’armée ont indiqué qu’il ne s’est pas agi de tentative de libération de prisonniers, mais d’un projet dans ce sens qui aurait été tué dans l’œuf et que les investigations se poursuivraient.

En plus de la MACA d’autres zones sensibles de la capitale devaient-elles également être attaquées comme on l’a entendu ? Hier dans la journée, il était encore difficile de faire la part des choses. Mais nombreux étaient ceux qui se demandaient quel intérêt Golf et les autres auraient-eu à nourrir des desseins d’évasion en sachant pertinemment que cela pourrait leur valoir un arrêt de mort, car leurs geôliers n’hésiteraient pas dans ce cas à les liquider.

De sources émanant de l’état-major, le cerveau présumé est actuellement aux arrêts et appartient au corps de l’ex-RSP. Selon les mêmes sources, le projet d’évasion procède d’un vaste complot de déstabilisation et devrait aboutir à la libération de certains hauts officiers détenus à la MACA dans le cadre du putsch du 17 septembre dernier. L’affaire aurait été déjouée grâce à des écoutes téléphoniques dont les bandes sonores sont actuellement décryptées par des spécialistes en la matière. Affaire à suivre donc.

La Rédaction

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