Mise en œuvre diligente et effective de la loi 004-2015/CNT portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso est l'objectif majeur de ce panel, organisé par le PNUD, l'ASCE, le RAJIT et le REN-LAC. On entend par corruption et ses manifestations assimilées, les détournements de biens et deniers publics, l’enrichissement illicite, les pots-de-vin, la concussion, les surfacturations, les rackets, l’absentéisme, l’utilisation abusive des biens publics, le favoritisme, le népotisme, la corruption électorale, pour ne citer que ceux-ci. Selon Luc Marius Ibriga, contrôleur général d'Etat, la corruption est un phénomène mondial aux effets très néfastes pour le développement de tout pays, notamment dans les pays en développement. Selon lui, la réforme de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat (ASCE), le renforcement de l’indépendance de la justice, à travers la relecture des statuts de la magistrature et du Conseil supérieur de la magistrature et le déclenchement des procédures judiciaires de certains dossiers de corruption et de malversations ne font que renforcer le dispositif législatif et donnent l'espoir que les goulots d'étranglement en matière de lutte contre l'impunité et les faits de corruption sont en voie d'être levés. Pour sa part, le REN-LAC fait appel à l’engagement de l’ensemble des Burkinabè sincères à s’associer à son combat, en vue d’accentuer la pression sur les nouvelles autorités, pour que la lutte contre la corruption devienne une véritable priorité. Si aujourd’hui, les déclarations d’intentions des autorités constituent un point de départ pour les apprécier, seuls les actes finiront par nous convaincre de leur réelle volonté. Face à la montagne des dossiers de corruption et aux ravages de la corruption, le REN-LAC exige surtout, des actes, a soutenu Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC. En effet, l'année 2015 a permis de renforcer le dispositif législatif contre la corruption au Burkina Faso. L'élaboration de la loi portant prévention et répression de la corruption dont le processus a été enclenché depuis 2011, par le REN-LAC et ses partenaires, a finalement été adoptée, le 3 mars 2015, par le Conseil national de la transition. Aussi, le Réseau de lutte anti-corruption entend travailler toujours, à la gestion transparente des deniers publics. Et pour le réseau, le thème et cette journée sont l’occasion pour lui, d’engager, non seulement la réflexion sur les stratégies de recouvrement des ressources volées au peuple, mais aussi, de mobiliser les ressources et les énergies pour y parvenir, car des réformes profondes et pertinentes doivent également être opérées, en vue de poser les jalons d’une gouvernance saine. Pour le président du Faso, Michel Kafando, c'est au vu des différents méfaits de ce fléau que la transition a pris à cœur dès ses débuts, la lutte contre cette gangrène. Et après avoir félicité les acteurs intervenant dans la lutte contre la corruption, il a exprimé le vœu que les autorités qui viendront après eux, aient cette réelle et sincère volonté politique de lutter contre la corruption.
Larissa Kaboré
