Limogeage des DG de la SONABEL et de la SONABHY : Début de nettoyage des écuries de Blaise ?

| 19.11.2014
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Limogeage des DG de la SONABEL et de la SONABHY : Début de nettoyage des écuries de Blaise ?
© DR / Autre Presse
Limogeage des DG de la SONABEL et de la SONABHY : Début de nettoyage des écuries de Blaise ?
Coup sur coup, les 17 et 18 novembre derniers, deux décrets du Lt-cl Yacouba Isaac Zida ont défenestré deux directeurs généraux de deux sociétés de la place : ceux de la SONABEL et de la SONABHY.

 

Pour le premier, Jean-Christophe Ilboudo de la SONABEL, le chef de l'Etat a levé hier un coin de voile de ce congédiement sec : il a été arrêté pour «acte de sabotage» et il a ajouté que «c'est un appel à tous ceux qui sont chargés de l'Etat. Ils doivent se mettre dans la tête qu'ils doivent travailler pour le peuple et non pas pour eux en faisant ce qu'ils veulent».

Pour le second, Jean Baptiste Béréwoudougou de la SONABHY, on n'en sait pas grand-chose, mais cela semble être lié à la gestion de la boîte.

C'est de notoriété publique que ces deux sociétés pataugent dans d'immenses problèmes depuis des années, lesquels problèmes sont endogènes et exogènes :

  • la SONABEL était dans le rouge jusqu'au cou en 2012, et souvent malgré les explications et une campagne de comassidue, les Burkinabè avaient du mal à croire que les coupures et les délestages cesseront un jour. Bien sûr comparéesà certains pays voisins, les coupures au Burkina Faso sont mineures, mais on ne compare jamais au pire. Du reste, plus la SONABEL expliquait, plus les coupures s'intensifiaient, à telle enseigne, que résignés, les consommateurs restaient cois. Les plus audacieux, levaient de temps en temps la voix via des émissions sur les radios, mais rien de plus.
  • la SONABHY, elle aussi, est un véritable tonneau de Danaïdes qu'il faudra un jour remplir, car c'est un secteur-clef et il suffit de voir, lorsqu'il y a valse des étiquettes au niveau du carburant ou pénurie de gaz pour constater l'effet dévastateur que cela produit. Voilà donc deux sociétés qui plus est, sont des partenaires stratégiques qui connaissent des problèmes quasi-insolubles. La SONABEL a pu sortir la tête hors de l'eau, sous la direction de son ex-DG, Appolinaire Ki Siengui. Mais, la consolidation des fondamentaux était loin d'être acquise. La situation est d'autant plus aggravante qu'une guéguerre subsistait entre les deux boîtes : la SONABEL devait des milliards à la SONABHY, somme qu'elle payait par dose homéopathique, ce qui grevait la bonne marche de la nationale des hydrocarbures. Il y a quelques années déjà, la tension était tellement exacerbée qu'il a fallu l'arbitrage du Premier ministre de l'époque, Paramanga Ernest Yonli pour arrondir les angles.

Le licenciement de ces deux patrons de ces grosses boîtes par le Lt-cl sonne comme un avertissement et d'ailleurs, cela se lit dans ses propos. Il faudra désormais remplir sa fonction, surtout dans les services publics avec rigueur et professionnalisme.

D'aucuns y voient une chasse aux sorcières, surtout pour le cas de l'ex-patron de la SONABEL, qui aurait fait un aller-retour au Bénin, il y a quelques jours pour s'enquérir des conditions de vie de François Compaoré. Circonstances aggravantes pour lui, et selon le Lt-cl Zida, cela semble être le mobile de son arrestation et de son embastillement : la longue coupure d'électricité du dimanche 16 novembre dernier qui a plongé la Maison du peuple dans le noir et la chaleur, alors que s'y déroulait la signature de la charte de la transition.

Certains pencheraient plutôt pour un début de nettoyage des écuries de Blaise. C'est connu aussi, de nombreuses sociétés, dont certaines sont les fleurons de notre économie sont gérées approximativement, si fait qu'elles plongent petit à petit, dans le déficit, voire la banqueroute, n'eût été le soutien de l'Etat. Certes, avec les recommandations des AG de sociétés d'Etat, il y a un léger mieux pour nos sociétés d'Etat, mais pour certaines boîtes, le ver était déjà dans le fruit, et à entendre des agents de ces boîtes-là, c'est à peine si celles-ci ne tiennent pas sur des béquilles.

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