En effet, l'un des partis de l'opposition qui présente les mêmes effigies d'un lion que l'UPC, conteste publiquement la qualité de leadership du chef de file de l'opposition en l'accusant d'être à la solde du pouvoir. Il s'agit du parti sankariste(PUND) de Boukary Kaboré dit le Lion.Pour le Lion,la subvention de 75 millions de FCFA que l'Etat alloue annuellement au chef de file de l'opposition ne lui permettrait pas de jouer un rôle véritable d'opposition. On y est ! Les préjugés et incompréhensions de départ pour le principe des subventions publiques de l'Etat refont surface. Peu avant les années 2000, débutèrent les débats pour l'instauration d'une subvention publique à des structures comme les partis, les médias, les syndicats qui, de par leurs activités, concourent à l'animation de la vie publique et à l'éveil citoyen des consciences.
A l'époque, ce sont des cadres du parti au pouvoir qui étaient contre ce principe. Pour eux, le parti au pouvoir ne doit pas admettre la subvention d'une opposition qui veut lui ôter sa place aux commandes de l'Etat. Par la suite, beaucoup de gens ont compris que la subvention de l'Etat est un denier public et non le trésor privé du parti au pouvoir. Depuis une décennie, la subvention de l'Etat à la presse privée ne l'empêche pas de jouer son rôle d'information, avec une liberté de ton selon les différentes lignes éditoriales. Cela est aussi possible pour l'opposition et des structures de la société civile dont les syndicats, qui sont actifs dans l'animation de la vie publique au Burkina.
Boukary Kaboré dit le Lion : La querelle de leadership entre les 2 partis lions du Burkina est inutile.
A chacun de prouver sa popularité sur le terrain et non dans les médias.
Le parti au pouvoir et le gouvernement n'ayant pas le monopole des idées et des projets qui contribuent au développement du Burkina, il est tout à fait normal que d'autres acteurs comme les médias, les syndicats, les mouvements des droits humains, l'opposition etc., puissent jouer leurs partitions. Il serait même judicieux que le gouvernement instaure un esprit de collaboration entre ces acteurs pour s'inspirer de façon concertée de leurs idées et projets et même de leur payer des droits d'auteur pour la mise en œuvre de leurs plans de développement. Cela permettra à des partis qui ont de bons projets de société, d'être utiles à leur pays même s'ils n'auront pas la chance et les moyens de parvenir aux commandes de l'Etat.
Laurent Bado du Parti de la Renaissance Nationale (PAREN), a sans cesse prôné la construction des routes avec la terre latéritique dans l'attente de gros moyens pour le bitumage. C'est une bonne idée que le gouvernement néglige alors qu'il pourrait demander à chaque commune d'œuvrer à l'entretien des rues par de la latérite et cela permettra de désenclaver beaucoup de voies dans des villes comme Ouagadougou où il existe plus de routes difficilement praticables à cause des fossés qui les jonchent. Il faut chercher à mettre en œuvre toute idée ou projet qui peut servir au développement du Burkina Faso en reconnaissant les mérites des uns et des autres sans mesquinerie et jalousie.
Bérenger Traoré