Les nouvelles autorités veulent récupérer toutes les entreprises « frauduleusement » privatisées sous l’ex-régime

| 24.12.2014
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Les nouvelles autorités veulent récupérer toutes les entreprises « frauduleusement » privatisées sous l’ex-régime
© DR / Autre Presse
Les nouvelles autorités veulent récupérer toutes les entreprises « frauduleusement » privatisées sous l’ex-régime
OUAGADOUGOU, 24 déc.2014 (AIB)- Quatre membres du gouvernement de transition du Burkina Faso, ont promis mercredi, devant des journalistes, que toutes les entreprises « frauduleusement » privatisées sous le régime du président déchu Blaise Compaoré, seront « récupérées » au profit de l'Etat.


« Nous allons engager des procédures conformément aux textes du Burkina Faso et conforment aux standards internationaux pour récupérer ces sociétés (frauduleusement privatisées) » a déclaré, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, le juge René Bagoro, lors d'un point de presse avec les hommes de médias.

M. Bagoro a indiqué qu'à l'issue d'une série d'investigations, des sociétés pourraient revenir sous la gestion directe ou indirecte de l'Etat. Une décision, a-t-il poursuivit qui se situe dans le cadre du contexte de la transition qui se donne pour mission de « corriger un certain nombre d'injustices commises sous l'ancien régime ».

Présents lors de cette première rencontre avec la presse après près d'un mois d'exercice, les ministres de la Communication, Frédéric Nikiema, celui en charge du Commerce, Hyppolite Dah, de l'Administration territoriale et de la Sécurité, Auguste Denise Barry et celui en charge de l'Habitat et de l'Urbanisme, René Bagoro, ont tous défendus les idéaux de la transition, à savoir, une meilleur répartition des fruits de la croissance du pays.

Cependant, M. Bagoro a insisté que « nous allons mener des procédures (...) de sorte à analyser les processus de privations pour appréhender leur régularité juridique et leur opportunité politique ».

« Si nous nous rendons compte que le peuple a été brimé au profit d'un seul individu, nous allons prendre nos responsabilités » a-t-il ajouté.

Le Premier ministre du Burkina Faso, Isaac Zida avait déjà annoncé le 13 décembre dernier, à l'occasion de la commémoration du 16ème anniversaire de l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, à des milliers de manifestants, la nationalisation d'une entreprise immobilière appartenant au clan de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue le 31 octobre.

Créée dans les années 80 dans le cadre d'un vaste programme immobilier, la Socogib, détenant alors le monopole dans ce secteur lucratif, a été cédée dans les années 90 à Alizèta Ouédraogo, plus connue sous le sobriquet de « belle-mère nationale ».

Belle-mère de François Compaoré, le frère cadet de l'ex-chef de l'Etat, l'ex présidente de la Chambre de commerce du Burkina, actuellement réfugiée en France, s'est bâtie au fil des années une colossale fortune.

D'ores et déjà les nouvelles autorités disent avoir pris des mesures conservatoires concernant la société immobilière de Mme Ouédraogo.

« La société a été mise sous scellés pour des raisons évidentes de préservations des données utiles à l'analyse de la situation. Certains des dirigeants de l'entreprises ont aussi été auditionnés » a dit le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme.

Pour M. Bagoro, ces mesures ne sauraient être qualifiées de « chasse aux sorcières, mais de restituer à l'Etat, ce qui lui revient ».

Le président intérimaire Michel Kafando, dès son discours d'investiture, avait dénoncé les « richesses inexpliquées », les « avantages oligarchiques » du régime déchu avant de jurer que « plus rien ne sera comme avant » dans ce pays sahélien de 17 millions d'habitants.

ndt/taa

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