«Nous avons prisl'engagement de conduire le pays vers une démocratie modèle, et, pour donnerl'exemple nous-mêmes, nous évitons les méthodes dures et arbitraires degouvernement. Mais si ce comportement doit être interprété par certains commeun signe de faiblesse, alors, sans état d'âme, nous prendrons nosresponsabilités». Une mise en garde. Les Burkinabè sont donc prévenus.
Pour le président, 2014 s'en estallée avec «les cauchemars qui ont troublé nos nuits et nos rêves»,(sa cohorte de peines, de douleurs et de deuils». Pour 2015 « nousespérons qu'elle sera déterminante pour la mise en place de nouvellesinstitutions issues d'élections libres, transparentes et crédibles...». C'est lafoi du président Kafando, car «tout est fait» pour «constaterles éléments visibles de la programmation définitive que nous allons bientôtarrêter pour les divers scrutins». Ainsi, Michel Kafando recadre latransition dans son rôle en tranchant véritablement avec certaines déclarationsqui ne rassurent pas très souvent. Donnant l'impression qu'il y a des agendascachés.
En effet, pour réussir sesobjectifs, Michel en appelle à «tous les partis politiques et lesorganisations de la société civile, en un mot les forces vives de la nation... àaider le gouvernement dans son engagement et sa détermination à atteindre cettegageure». A cet effet, le président est obligé d'user de la carotte, maiségalement du bâton. Il lève la suspension qui frappait le Congrès pour ladémocratie et le progrès (CDP) et l'Alliance pour la démocratie et lafédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA). Mais«avertit» que la transition n'aura pas «d'état d'âme» «s'il advenait que ces mêmes formations politiques s'adonnent à unactivisme débordant, au point de menacer la sécurité de l'Etat».
Alors qu'il veut contenter unepartie du peuple, «l'Etat a décidé de donner des moyens à la famille duprésident Thomas Sankara, pour procéder aux travaux de prospection de satombe». Le dossier Norbert Zongo, est déjà reouvert. Pêle-mêle, leprésident Kafando a parlé de poursuites judiciaires, de réparations, d'auditspour «blanchirceux qui n'auront rien à se reprocher» et «poursuivre les coupables». Mais insiste-t-il et tranche, une foisde plus, «tout cela par la procédure judiciaire». Pour contenter lajeunesse, à laquelle qui il est redevable pour l'avoir en quelque sorte portéau pouvoir, Michel Kafando compte «jeter les bases de notre programme(lequel?) pour l'emploi des jeunes».Conscient qu'il a moins d'une année à faire,il précise: «nous tracerons au moins les sillons». L'action économique et sociale de la transition, le recrutement massif d'agents de santéformés, l'encadrement des coûts du loyer social, une profonde réforme dusystème et des procédures judiciaires, l'approfondissement du dialogue social,le maintien et la consolidation de l'effort budgétaire sur les secteurs sociauxsont entre autres, de grands chantiers pour un an de transition. Le Conseilnational de la transition, «fonctionne à plein régime» selon Michel Kafando. Ce qui lui permet de rappeler «à ceux qui ont la critique facile, à ceux qui pensent qu'on peutdéboulonner en un laps de temps un régime enraciné depuis 27 ans dans lestréfonds de l'histoire» que la «transition poursuit avecdétermination la mission que le peuple lui a confiée: une mission deredressement, une mission de reconstruction, une mission de consolidation de ladémocratie».
Que ceux qui ne veulent pas, ou qui ne peuvent pas s'inscrire dans cette dynamique s'en écartent. «Il n'yaura pas d'état d'âme».
Dabaoué Audrianne KANI
