Le processus démocratique est-il en danger ?

| 18.08.2015
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Le processus démocratique est-il en danger ?
© DR / Autre Presse
Le processus démocratique est-il en danger ?
A mesure qu'on s'approche des échéances électorales, la pression monte dans tous les états-majors des partis politiques et même dans certains milieux non politiques. C'est dire à quel point les Burkinabè sont préoccupés par la situation socio-politique de leur pays. Surtout que les menaces réelles sur le processus peuvent être constatées, quand on prend en compte les déclarations et les ambitions affichées des uns d'exclure les autres. Et le gouvernement ne disant rien....


Aussi, sont-ils sans doute assez nombreux qui pensent bas, sans vouloir le dire haut, que le processus démocratique, notamment les élections prochaines qui doivent sonner la fin de la transition, peuvent être perturbées. Ils n'ont pas tort au regard de la situation politique assez tendue en ce moment.

Cependant, si on considère que tout le monde est unanime à dire qu'il faut aller aux élections et rétablir une vie constitutionnelle et démocratique normale, on peut croire que la transition ira à son terme que les élections se tiendront à bonne date. Mais, cela a un prix que les Burkinabé, notamment la classe politique et les quelques Organisations de la société civile (OSC) qui font plutôt la politique que leur rôle spécifique, doivent accepter de payer.

Si l'une des missions de la transition a été de nous réconcilier, les élections prochaines doivent être l'un des éléments essentiels de cette réconciliation. Autrement, les Burkinabé dans leur ensemble doivent pouvoir aller aux élections et choisir les dirigeants qu'ils voudraient pour leur pays. Et ce, en toute liberté, dans la transparence totale. Pour qu'à l'issue, nous ayons des élections acceptées par tous. C'est une condition indéniable pour la paix et la cohésion sociale et la concorde post-électorale. Il est nul besoin de rappeler que partout où les élections, quelles qu'elles soient, ont fait l'objet de contestations fortes, la paix et la cohésion sociales ont toujours été difficiles à trouver.

C'est pourquoi, il faut dès à présent, saluer l'esprit républicain qui, jusque-là, anime les uns et les autres et les oblige à porter devant les juridictions toute question entrant dans le cadre de ces élections. C'est déjà cela de gagné et il faut souhaiter et encourager tous les acteurs à œuvrer dans ce sens. Dans tous les cas, aucune autre manière de résoudre les questions politiciennes qui nous divisent, ne saurait être cautionnée.

Les Burkinabè ont souffert de la transition. Non pas parce qu'elle n'a pas voulu travailler pour leur bien-être, mais parce qu'elle n'en a pas eu les moyens et le temps. Elle a donc fait ce qu'elle a pu. Et on doit l'accepter comme tel.

Du reste, les autorités de la transition ont toute l'obligation de faire en sorte que le processus aille à son terme. Cela passe par leur impartialité et leur volonté réelle de traiter tout le monde sur le même pied d'égalité. Toute autre manière pourrait constituer un lit fertile pour non seulement perturber le processus électoral, mais surtout fragiliser la relative paix que nous vivons en ce moment. C'est un devoir de responsabilité.

Dabaoué Audrianne KANI

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