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Le peuple souffre, épargnons-le d’une crise post-électorale

| 03.02.2015
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Le peuple souffre, épargnons-le d’une crise post-électorale
© DR / Autre Presse
Le peuple souffre, épargnons-le d’une crise post-électorale
Les Burkinabè de la diaspora sont des Burkinabè à part entière. En ce qui concerne leur vote, le gouvernement burkinabè doit travailler à ce qu'ils votent conformément aux dispositions constitutionnelles prévues par la loi en la matière.

Aussi, le vote des Burkinabè de l'étranger est-il un droit inaliénable, consacré par la loi. Pour le Pr Albert Ouédraogo, enseignant à l'université de Ouagadougou, dans sa récente déclaration : « la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a toutes les compétences pour implémenter un tel vote. Son premier responsable, Barthélemy Kéré, a toujours clamé que le vote des Burkinabè de la diaspora est une question politique et non une difficulté technique. Pour faire valoir un droit, point n'est besoin d'un consensus. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une forfaiture que la transition est en train de commettre et une violation de la loi ». Vus les temps et le contexte actuels, n'est-il pas mieux cette fois-ci d'être objectif ? Les conditions ne sont-elles pas réunies pour que le vote des Burkinabè de l'étranger se fasse ? Au regard de la réalité sur le terrain et des moyens à engager, il est difficile d'organiser ce vote durant la transition. Cela fait de la peine aux Burkinabè eux-mêmes d'arriver à un consensus. Mais s'il faut réussir des élections crédibles, équitables et transparentes, nous devrons avoir le courage de mettre de côté tout ce qui peut faire échouer le processus électoral. Il faut faire en sorte que ces Burkinabè ne puissent pas se sentir abandonnés. Il faudra simplement créer un cadre de concertation entre le gouvernement et leurs responsables pour mieux leur expliquer. Il serait difficile qu'ils votent lors de ces élections. Lors d'une rencontre d'échanges dans la salle de conférences de Ouaga 2000 le lundi 20 janvier dernier, entre le gouvernement et la classe politique, le président de la CENI a relevé que son institution n'avait pas encore entamé le processus de recensement des Burkinabè de l'étranger. Et que s'il y a lieu de prendre en compte leur vote, il faudra à son institution la somme de 12 milliards de Francs CFA pour cette opération. Chose pas facile. Alors, soyons responsables et loyalistes sur cette question. Il est difficile aujourd'hui de donner le chiffre exact de nos compatriotes qui vivent à l'étranger, notamment en Côte d'Ivoire où ils sont majoritairement représentés. Entre autres, les difficultés liées à l'implantation des bureaux de vote. Avec ces contraintes, il faut différer ce vote. Il ne faut pas se précipiter, prenons le temps de nous préparer, avant de rendre ce vote effectif. Si on s'entête, il y aura une « mascarade électorale ». Le peuple burkinabè n'a pas fini de traverser le désert, alors évitons à tout prix une crise post-électorale. Privilégions l'intérêt général de la Nation. La priorité des autorités de la transition est et demeure l'organisation d'élections transparentes, équitables et crédibles. C'est dans cette optique, que le monde entier observe le Burkina Faso dans la conduite de la transition, qui doit donc tout mettre en œuvre pour la réussir. Et pour la réussir, il serait difficile d'organiser le vote des Burkinabè de l'étranger pendant la transition qui prend fin le 17 novembre prochain vu le temps, et les moyens. Il faut préciser que nous sortons d'une insurrection populaire alors, on n'a plus droit à l'erreur.


Jules TIENDREBEOGO

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