En effet, le 27 octobre 2015, alors que les députés s' apprêtaient à voter une loi, trois jours plus tard, pour modifier la Constitution afin de permettre à M. Compaoré de briguer un nouveau mandat, plusieurs centaines de femmes sous la houlette de la coordination des femmes de partis politiques et d'organisation de la société civile, ont défié les forces de l'ordre en manifestant avec les spatules (ustensile de cuisine en Afrique, ndlr) en main.
Selon M. Barry, cette manifestation "symbolique" et "insolite des spatules" et coutumes africaines est "l'ultime recours des femmes quand plus rien ne va".
Pour cette édition, les femmes burkinabè la commémore sous le thème : "Autonomisation économique des femmes : accès à la formation professionnelle et à l'emploi".
Pour la ministre de la Promotion de la femme et du Genre, Bibiane Ouédraogo, la majorité des femmes burkinabè reste concentrées dans le secteur informel avec des emplois très précaires et peu rémunérés. "Elles se retrouvent en majorité dans le secteur agricole vivent en milieu rural", a-t-elle ajouté.
Mme Ouédraogo a, en outre, expliqué que les femmes burkinabè sont confrontées à des difficultés à remplir les conditions et critères d'accès aux financements faute de documents administratifs et à une formation professionnelle adaptée.
Selon une étude menée en 2012 par l'Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), environ 3 millions de femmes burkinabè ne disposent pas d'actes de naissance et 50,8% des femmes ne possèdent pas de Carte nationale d'identité, contre 20% d'hommes.
Le Dr Edwige Adekambi, représentant les partenaires techniques et financiers du ministère en charge de la promotion de la femme du Burkina Faso a, en outre, avancé que malgré les textes et lois votées, les filles et les femmes burkinabè continuent de payer un lourd tribut des violences basées sur le genre.
"Ce n'est pas acceptable que la moitié des filles soient mariées a Burkina Faso avant l'âge de 18 ans. Ce n'est pas non plus acceptable que 57% des filles de 15 à 19 ans subissent les mutilations génitales féminines", a-t-elle argué.
Pour donner la place de femme qu'elle mérite, la ministre a annoncé la mise en place d'un centre de valorisation et de modernisation des métiers pour les jeunes filles.