La crise politique au Burkina Faso marquée, dans son dénouement final, par des actes de violence qui ont conduit au départ précipité du président Blaise Compaoré du pouvoir, suivie de la prise de pouvoir par les militaires, aura été lourde de conséquences pour le Pays des Hommes intègres.
L'armée, la société civile, les partis politiques, les communautés religieuses et coutumières ne réussiront pas à s' accorder sur les mécanismes et la gestion de la transition.
Il s'en suivra les va-et-vient à Ouagadougou d'une mission conjointe de l'ONU-UA-CEDEAO en vue de remettre le pays sur les rails et lui donner des chances de réussir cette transition et d' organiser à brève échéance des élections libres, démocratiques et transparentes.
L'arrivée mercredi à Ouagadougou des chefs d'Etat du Ghana John Dramani, du Nigeria Goodluck Jonathan et du Sénégal Macky Sall montre l'engagement et la détermination de la CEDEAO à trouver une issue favorable à cette crise qui commençait à être latente.
Des séances d'échanges individuels, le comité de médiation a fini par une plénière où les différentes propositions ont été tamisées pour être adoptées comme étant un accord pour tout un chacun.
La réunion qui a regroupé les membres de la mission conjointe ONU-UA-CEDEAO ainsi que la société civile, l'armée, les partis politiques, les communautés coutumières et religieuses, est parvenu à un accord sur la levée de la suspension de la constitution afin de permettre au Conseil constitutionnel de constater la double vacance de la présidence et de l'Assemblée nationale.
La réunion, qui a duré environ 10 heures, a également proposé un délai de 12 mois pour la transition qui devra être piloté par un civil. Des propositions de noms de trois candidats ont été faites à toutes parties concernées sans que le nom d'une personnalité ne soit retenu par la rencontre.
Les participants ont par ailleurs convenu de l'organisation d' élections couplées (présidentielle et législatives) d'ici à novembre 2015.
L'incident provoqué par la présence des représentants de l'ex- majorité, à savoir le Congrès pour la démocratie et le progrès ( CDP), parmi les délégations reçues individuellement par la médiation ONU-UA-CEDEAO, a vite été maîtrisé, ouvrant la voie pour la reprise de la médiation.
Les résultats de cette médiation, selon les observateurs, doivent être capitalisés pour non seulement une union sacrée des acteurs sociopolitiques, mais également un élément déclencheur pour un choix, dans un bref délai, d'une personnalité consensuelle à même de diriger la transition.