La Transition ne pourra pas tout faire!

| 11.09.2015
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L’hebdomadaire conseil des ministres s’est tenu en séance ordinaire à Fada N’Gourma le mercredi 02 septembre 2015 sous la présidence du Président du Faso, Président du conseil des ministres, Monsieur Michel Kafando. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© © DR / Présidence
L’hebdomadaire conseil des ministres s’est tenu en séance ordinaire à Fada N’Gourma le mercredi 02 septembre 2015 sous la présidence du Président du Faso, Président du conseil des ministres, Monsieur Michel Kafando. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Au fur et à mesure que la fin de mandat de la Transition approche à grands pas, les organisations professionnelles mais aussi les citoyens donnent de la voix pour la prise en compte de leurs préoccupations. Quand certains ont la courtoisie de demander, d’autres bandent le muscle et EXIGENT hic et nunc que leur désidérata soit réalité. Certaines OSC sont même devenues des pouvoirs absolus!


Puisqu’il n’y a pas de liste nominative (sauf pour les morts) de ceux qui ont participé à l’insurrection, tout le monde veut s’attirer la couverture à soi. Même ceux qui étaient allés piller le riz du Cathwell et qui sont repartis avec ‘’leur nez’’ chez eux mais avec quelques bobos réclament à cor et à cri d’être considérés comme des victimes devant recevoir de la princesse. C’est parce qu’il est indécent de bien trier, sinon, même parmi les martyrs, il y en a qui ne devraient pas avoir ce statut prestigieux.

La victoire appartenant à tous sauf à ceux qui ont soutenu le projet de modification de l’article 37 de la Constitution, chacun attend sa part du gâteau, puisque tout le monde ne peut pas être député ou ministre de la Transition. D’où ces multiples demandes, sollicitations, revendications et exigences.

Plus rien ne sera comme avant, a dit le président Kafando. Et cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, surtout quand on en attendait beaucoup de l’Etat.

Une foultitude de réclamations ont été et sont toujours en train d’être faites à l’endroit de la Transition. Presque tous les corps de l’administration publique demandent des statuts particuliers. De l’administration générale, on demande du particulier. Comme si tous les fonctionnaires allaient se mettre à exécuter les mêmes tâches! Chacun est donc particulier dans son boulot et dans le salaire perçu. On peut comprendre que ceux qui mangent des indemnités de mort en temps de paix pour aller mourir à la guerre soient traités un peu plus particulièrement.

En voulant réclamer l’argent du beurre en plus du beurre qu’ils ont déjà, certains ont étalé leur fonds commun sur la place publique.

Tous ces ‘’statuts particuliers’’ et fonds communs devraient trouver solution dans la satisfaction de la ‘’vieille’’ plate-forme revendicative de l’union d’action syndicale réchauffée à chaque 1er mai et constituant le plat de résistance du dialogue annuel gouvernement/syndicats.

Des problèmes des plus insolubles sont proposés au pouvoir discrétionnaire de la Transition. Des politiciens recalés, après avoir désavoué l’autorité, se mettent à lui demander son implication dans certaines décisions.

C’est vrai que la Transition est l’épaule sur laquelle tout le monde veut s’épancher. Mais elle ne pourra pas consoler tout le monde! N’étant pas un pouvoir élu qui a un programme politique, elle doit manœuvrer avec habileté. Tout en levant les goulots d’injustice, elle doit demeurer dans la mesure. Surtout pas prendre des engagements sous prétexte qu’elle est un pouvoir ‘’passager’’ pour refourguer la galère au prochain président élu. Ce serait totalement inconscient.

Toutefois, en ce qui le concerne, il a créé le Programme socio-économique d’urgence de la Transition. En se serrant la ceinture et en renonçant à certains privilèges, des économies sont faites et seront utilisées dans la satisfaction de certains besoins de base comme l’eau, l’éducation et la santé. Là, c’est mesurable et quantifiable. Le président Kafando sait qu’en se privant d’eau minérale pour boire celle qui provient du robinet, ce sont des économies qui sont réalisées. C’est un exemple. Alors, si le président himself boit de l’eau de l’Onea, quel ministre ou gros commis va-t-il réclamer du champagne?!

Les Echos du Faso

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