La transition a-t-elle un calendrier caché ?

| 18.03.2015
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La transition a-t-elle un calendrier caché ?
© DR / Autre Presse
La transition a-t-elle un calendrier caché ?
Le Conseil national de transition (CNT) a connu une animation particulière ce vendredi 13 mars. Et pour cause, le ministre de l'Energie et des Mines, est allé y représenter le Premier ministre aux fins de répondre à des questions d'actualité. Malheureusement, celui-ci n'a pas pu répondre à une question qui le concerne directement. Il s'agit du pourquoi malgré la baisse du prix du baril sur le plan mondial, les Burkinabè paient le carburant plus cher ? Le gouvernement après avoir demandé quinze minutes de concertation a demandé de revenir après pour répondre à cette question. Est-ce à dire que le ministre de tutelle de la question lui-même ne maîtrise pas son domaine ? Où est-ce un autre coup qu'on prépare pour épater les Burkinabè dans les jours à venir ? Vivement que ce soit le dernier cas.


Mais au juste, comment le Premier ministre peut-il être interrogé par le CNT alors que celui-ci ne l'a pas encore investi conformément à l'article 63 de la Constitution ? En effet, cet article dit : « Le Premier ministre est le chef du Gouvernement ; à ce titre, il dirige et coordonne l'action gouvernementale.

Il est responsable de l'exécution de la politique de défense nationale définie par le Président du Faso.

Il exerce le pouvoir réglementaire conformément à la loi, assure l'exécution des lois, nomme aux emplois civils et militaires autres que ceux relevant de la compétence du Président du Faso.

Dans les trente jours qui suivent sa nomination, le Premier ministre fait une déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. Cette déclaration est suivie de débats et donne lieu à un vote. L'adoption de cette déclaration vaut investiture.

Si la déclaration de politique générale ne recueille pas la majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale, le Président du Faso met fin aux fonctions du Premier ministre dans un délai de huit jours. Il nomme un nouveau Premier ministre conformément aux dispositions de l'article 46 ci-dessus ». Ce sont les termes de la Constitution. La Charte n'a pas remis en cause cette disposition. Parce que c'est justement à partir de cette déclaration qu'on aurait su le programme général de la transition.

En outre, les députés dans leur grande majorité ont souhaité qu'on passe à une cinquième République, ce qui induit de fait une nouvelle Constitution avec tout le processus qu'il faut pour y arriver. Autrement dit, ils sont dans la dynamique de réformes constitutionnelles profondes. Sans doute que c'est leur rôle. Mais est-ce une question d'actualité ? La question mérite d'être posée car c'est le même jour que les membres de la Commission nationale de réconciliation et des réformes institutionnelles prêtaient serment. Ceux-là mêmes qui sont chargés de nous dire s'il faut oui ou non passer à une cinquième République.

En effet, passer à la cinquième République suppose qu'on refonde l'actuelle Constitution. Qu'on organise un référendum pour adopter la nouvelle avant d'aller aux élections. Est-ce que véritablement le temps imparti permet de faire cela ? A moins que la transition n'ait un autre calendrier caché. En tout cas, ce qu'on sait, c'est la date des élections présidentielle et législatives couplées : le 11 octobre. La transition prend fin dès l'investiture du nouveau président élu. Tout cela est possible en fin novembre.

Dabaoué Audrianne KANI

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