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La première fois quand j’ai rencontré Michel Kafando

| 11.02.2015
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La première fois quand j’ai rencontré Michel Kafando
© DR / Autre Presse
La première fois quand j’ai rencontré Michel Kafando
Le président de la transition, Michel Kafando, à travers la manière dont il a géré la question du Régiment de sécurité présidentielle avec le Premier ministre Isaac Zida, a montré qu'il avait une hauteur de vue par rapport aux autres acteurs de cette transition-là. Franchement, lui au moins sait où il veut nous conduire. « Nous sommes presque des bénévoles, des volontaires qui veulent travailler pour le bien-être de leur pays en le remettant sur de bons rails », avait-il lancé lors de la rencontre qu'il a eue avec les responsables des médias et des associations de journalistes à Ouagadougou le 22 janvier. Auxquels il avait d'ailleurs ironiquement demandé de « nous critiquer un peu un peu, mais sur des actes concrets ».


Parlant justement de cette question du Régiment de sécurité présidentielle qui était déjà ouverte puisque le Premier ministre avait été interpellé, il a répondu en disant : « vous voyez, ce sont des questions délicates, mais je pense qu'ils se sont entendus et tout devrait rentrer dans l'ordre ». Malheureusement, ils ne s'étaient pas entendus jusqu'à ce que tout ne soit pas rentré dans l'ordre et qu'on soit arrivé à ce qu'on a connu.

En vérité, si Michel Kafando, a une idée bien claire de ce qu'il est venu faire à la tête de la transition, ce n'est pas le cas de tous ceux qui sont autour de lui. Que ce soit dans le gouvernement ou dans certaines instances de la transition. Et c'est là que le problème se pose. En effet, s'il se trouve des gens pour dire que la transition est mal partie et qu'elle pourrait ne pas aboutir aux objectifs qu'elle s'est fixés, c'est justement parce qu'il y a des personnes qui n'y sont pas pour organiser une véritable transition. Comment peut-on réussir une transition politique avec des hommes politiques, des acteurs de la société civile et des militaires mélangés dont les uns sous le couvert des autres, travaillent à leur assurer la victoire à la fin de la transition ? C'est pourquoi, il ne serait pas mauvais de recadrer les objectifs de la transition pendant qu'il est encore temps. Il ne serait pas non plus mauvais de demander avec insistance aux principaux acteurs impliqués dans cette transition, de faire correctement leur travail au nom de la paix et du réel bien-être des Burkinabè.

Les Burkinabè sont-ils devenus si amnésiques qu'ils ne font plus la différence entre le bien et le mal, entre la vérité et le mensonge ? Si véritablement la transition est un produit de consensus entre Burkinabè, il ne devrait pas du tout y avoir de difficultés à la conduire. S'il est vrai, comme le veut le président Kafando, que l'objectif est de remettre le Burkina sur les rails et permettre à tous ses fils et filles de jouir des mêmes droits, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Mais tant que des acteurs à l'intérieur de la transition vont travailler sur la base de copinage, de camaraderie et de coquinerie pour préparer l'avenir du Faso, il se trouvera en face des gens pour dire la vérité. N'est-ce pas les mêmes procédés qui ont occasionné ailleurs (suivez mon regard) des transitions boiteuses avec au finish des élections mal négociées et sources de divergences ? Que la Charte mise en place pour contourner la Constitution soit respectée au moins à travers «l'inclusion, le sens de la responsabilité, de l'honnêteté, la tolérance et le dialogue, la probité, la dignité, la discipline, la solidarité, la fraternité et l'esprit de consensus et de discernement».

Dabaoué Audrianne KANI

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