La chute de Blaise Compaoré analysée

| 30.01.2015
Réagir
La chute de Blaise Compaoré analysée
© DR / Autre Presse
La chute de Blaise Compaoré analysée
« La méconnaissance des enjeux de la jeunesse est l'une des erreurs sociologiques ayant contribué à la chute de Blaise Compaoré » (Analyse) - « L'une des erreurs sociologiques du président Compaoré c'est de ne pas avoir pris en compte l'évolution de la jeunesse de son pays », a expliqué l'analyste politique Rémy Dandjounou, lors d'une interview accordée cette semaine à la PANA.


Selon M. Dandjounou, « les jeunes Burkinabè, qui ont aujourd'hui entre 20 et 29 ans, sont des jeunes qui sont bien formés et qui ont un vécu totalement différent de ce qui s'est passé il y a 20 ans et c'est cette méconnaissance qui a fait basculer le régime Compaoré ».

Fin octobre, un soulèvement populaire a contraint Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987, lors d'un coup d'Etat dans lequel fut tué Thomas Sankara, à démissionner et à s'exiler. Les manifestants majoritairement composés de jeunes ont saccagé et brûlé l'Assemblée nationale, où les députés devaient voter une loi qui permettrait de M. Compaoré de briguer un nouveau mandat en 2015.

« Il y a 40% des (17 millions) de Burkinabè qui n'ont pas 15 ans. Il (le président déchu, ndlr) n'avait pas compris que sa population avait quasiment doublée entre le moment où il accédait au pouvoir et au moment où cette jeunesse la mise hors du pouvoir », a soutenu le politologue.

Pour lui, « l'une des erreurs sociologiques du président Compaoré c'est de ne pas avoir pris en compte l'évolution de cette jeunesse ».

Un gouvernement de transition a été mis en place après la chute de Blaise Compaoré, jusqu'aux élections présidentielle et législatives (11 octobre 2015) et municipales (31 janvier 2016).

« L'un des enjeux électoraux de 2015 sera la capacité des partis politiques à présenter à la jeunesse un candidat qui lui ressemble. Un candidat qui incarne les aspirations de cette jeunesse », a-t-il dit.

M. Dandjounou a, par contre, révélé que la politique est devenue « malheureusement un moyen d'accession à la richesse » pour certains jeunes Burkinabè. « Ils créent des partis pour exister politiquement, mais ils n'apportent pas d'idées innovatrices au débat politique ».

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité