L'opposition vient de se faire «hara-kiri», car même si elle peut avoir raison en prenant cette option, elle paraît un peu fragilisée face à la nouvelle évolution de la situation. Visiblement, sur ce plan, Zéphirin Diabré et ses camarades n'avaient donc pas prévu de contre-attaque venant de leur «laboratoire». Car, dans un premier temps, certains opposants, mieux, des députés, ont appelé à empêcher (par le blocage des voies d'accès) les députés de se rendre ce 30 octobre à l'Assemblée nationale. Mais ayant vite compris que cela n'était pas la solution parce que constituerait un précédent grave dont eux-mêmes pourraient être victimes un jour, ils se sont vite ravisés. L'article 165 de la Constitution est clair sur la question: «Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions». La loi a donc obligation de protéger les députés et de faire en sorte qu'ils puissent exprimer librement leur vote. Du reste, l'opposition politique est à la conquête du pouvoir. Elle doit donc être la première à respecter la loi. Car, elle usera de la même loi quand elle y sera, pour diriger.
En optant pour le référendum, dans l'espoir que le NON l'emportera, l'opposition qui donne l'impression qu'elle est dépassée par les faits sur le terrain, vient d'apporter de l'eau au moulin de la majorité présidentielle qui a longtemps défendu la légalité et l'opportunité du référendum en cette période de crise en ce sens qu'il doit permettre de départager une bonne fois pour toutes, tout le monde. Mieux, tout porte à croire que l'opposition n'avait pas prévu, même pas en plan c, l'acceptation de l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) de se joindre à la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale. Si c'est le cas, cela constitue une grosse erreur politique pour des opposants tout de même assez avertis.
Face à la nouvelle donne, elle n'a que ses yeux pour pleurer et ne peut s'en prendre qu'à elle-même car victime de ses propres turpitudes. Du coup, les manifestations de rue apparaissent comme son dernier recours. Ce qui ne peut être une stratégie durable car, la rue n'a jamais réglé définitivement une question politique. Elle ne peut donc en faire un usage pérenne et ce, d'autant qu'elle-même proscrit la violence. Quelles solutions donc pour faire face à la situation au moment où le «rouleau compresseur» de la majorité est en train de prendre ses marques?
En effet, le parti au pouvoir et l'ensemble de ses sympathisants sont en train de sortir les grands moyens de mobilisation! Et ce, selon un plan assez bien peaufiné qui ne laissera pas de répit à ses adversaires. Que de matière pour les analystes politiques?
Dabaoué Audrianne KANI