Interdiction de voyage de responsables CDP : Les mille excuses de Roch

| 08.07.2016
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A la fin de son séjour à Cotonou au Bénin où il a participé au 19ème Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UEMOA et au 11ème Sommet de l’Autorité du Bassin du Niger, le Président du Faso s’est dit satisfait de la participation du Burkina Faso à ces deux rencontres. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Leonard Bazié / Présidence
A la fin de son séjour à Cotonou au Bénin où il a participé au 19ème Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UEMOA et au 11ème Sommet de l’Autorité du Bassin du Niger, le Président du Faso s’est dit satisfait de la participation du Burkina Faso à ces deux rencontres. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Depuis la matinée du 7 juillet 2016, Achille Tapsoba, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, ainsi que le responsable chargé des finances, Zambendé Théodore Sawadogo, doivent avoir le cœur plus léger après avoir été interdits de prendre l’avion, par deux fois, à l’aéroport international de Ouagadougou. Hier à Kosyam, lors de son entrevue avec les représentants du CFOP (l’opposition burkinabè), le président Roch Marc Christian Kaboré a présenté ses excuses pour les désagréments causés aux deux susnommés.


Les échanges entre les représentants de l’opposition burkinabè ont dû être divers et très intéressants. En effet, bien qu’ils aient été prévus pour durer une heure, c’est finalement trois heures après que les invités sont redescendus du 2e étage où se tenait la rencontre. Autour de Zéphirin Diabré, les mines étaient détendues, à l’image de celles du patron de la NAFA, Rasmané Ouédraogo, et du président de l’ADF-RDA, Gilbert Noël Ouédraogo. Foi du patron du CFOP, Zéphirin Diabré, les retrouvailles qui venaient de prendre fin étaient à l’initiative du chef de l’Etat et faisaient suite à l’audience qu’il lui avait été accordée le 24 juin dernier, et au cours de laquelle, il a été convenu d’un nouveau format de rencontre avec l’hôte des lieux, à savoir deux fois dans l’année, sans bien sûr oublier les contacts permanents et les cas d’urgence.

Aux journalistes qui l’attendaient de pied ferme au rez-de-chaussée Zéphirin Diabré a donné la substance des différents points qui ont été à l’ordre du jour. Et force est de constater que le menu partagé entre les convives a été alléchant, avec les principaux plats suivants : société, économie, insécurité, violence électorale et postélectorale, réforme constitutionnelle, justice, financement des partis politiques, rôle et place de l’opposition politique et atteintes aux libertés. A toutes ces préoccupations ayant trait à la vie nationale, le deuxième à être arrivé à la course à la dernière présidentielle a jugé qu’ils ont trouvé oreille très attentive de la part du président.

Prenant le soin de préciser aux reporters du jour qu’il n’y aura pas de séance dédiée aux questions réponses après son exposé, et qu’il n’est pas d’usage de s’étendre sur les réponses données par le Président du Faso à leurs différentes préoccupation, le principal orateur du jour a tenu néanmoins à faire une petite entorse à cet échange de bons procédés lorsqu’il s’est agi de la réaction du chef de l’Etat suite aux mésaventures de deux responsables du CDP, Achille Tapsoba, président de l’ex-parti au pouvoir, le CDP, et Zambendé Théodore Sawadogo, qui en est le trésorier. Les 4 juin et 1er juillet derniers, voulant se rendre en Côte d’Ivoire, il vous souvient qu’ils ont été débarqués de l’avion par la sécurité de l’aéroport.

Certes, depuis lors, la fatwa a été levée, mais l’affaire semble être restée en travers de la gorge de l’opposition, dont relève désormais ce parti. A lire la déclaration suivante du chef de file de l’Opposition, le différend semble être aplani et l’heure est au pansement des plaies. «Je peux vous dire que la réponse du chef de l’Etat nous a donné satisfaction, puisqu’il a tenu à nous présenter ses excuses pour ce qu’il a qualifié de malentendu ou d’erreur. Il a également pris l’engagement devant nous que ce genre d’entraves ne se reproduirait plus jamais. Il n’est pas normal que dans un Etat de droit, un Etat qui n’est pas voyou mais qui se veut républicain, que des décisions de cette nature soient prises sans fondement juridique. L’autorité, quel que soit son niveau, son titre, son pouvoir ou les divergences qu’elle a avec quelqu’un, n’a pas le droit, en dehors d’une décision de justice, d’interdire à un citoyen de quitter le territoire», a-t-il déclaré.

Issa K. Barry

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