Certes, le général Diendéré, lorsqu’il a senti que son acte ne pouvait pas prospérer, a avoué, de guerre lasse, qu’il était prêt à être dans le box des accusés pour répondre de ses actes.
Posture chevaleresque, même si l’on sait qu’il n’avait vraiment pas le choix.
Un procès de Gilbert Diendéré sur ce putsch, qui peut glisser sur le dossier Thomas Sankara, sera un procès du régime Compaoré, tant la sécurité du régime déchu se confondait avec lui.
Et à ce poste, immanquablement, il lui est arrivé de gérer des dossiers sales de la République, qui ne sont pas forcément de son fait.
Le général Gilbert Diendéré doit donc soulager sa conscience, car, il a beau avoir un caractère trempé, ce n’est qu’un homme.
Il doit aussi profiter de cette occasion pour rétablir certaines vérités. Dire les faits et méfaits, la réalité et la fiction, ce qu’il a fait, surtout ce qu’il n’a pas fait, bref, faire savoir où il a avalé des couleuvres, et où il assume.
Enfin, il y a la peine qu’il encourt, qui doit l’inciter à se défendre. Quand on risque sa vie ou la perpétuité dans un procès, on doit user de tous les aspects de la défense pour limiter les dégâts.
La général Gilbert Diendéré est entre le glaive et la balance, et pour ce qu’il a été durant ces 27 ans de règne de Blaise Compaoré, les Burkinabè, attendent beaucoup de savoir sur les 30 dernières années de son histoire politico-militaire. Et Gilbert Diendéré en détient des pépites. Pour la réconciliation nationale aussi, certaines vérités connues aideraient à une véritable paix des cœurs.
La Rédaction