Mais sans doute, le n°1 tchadien a conquis ses lettres de noblesse, ou plutôt ses galons de combattant suprême de la région, dans le septentrion malien, où ses «Boys» ont payé certes, un lourd tribut, mais, ont détruit de nombreux nids djihadistes. Sans compter leurs hauts faits d’arme contre la secte BokoHaram, au Nigéria, et au Cameroun.
Alors, quand un tel président rend visite à un pays touché par les actes barbares de terroristes, tel que le Burkina ce 15 janvier, qui plus est pour la première fois, c’est tout bénef pour ce pays.
Déby était à Ouagadougou, hier 21 janvier 2016, une visite-éclair, mais qui vaut son pesant d’apport de conseil logistique de soldats et de renseignements.
Fort d’une armée de 70 000 hommes, jugée la meilleure d’Afrique francophone, Déby peut donner des leçons, comme il l’a fait récemment, au sommet du G5-Sahel, mais aussi, être un bon avocat du Burkina, qui, en ces temps difficiles, en a besoin.
Ayant l’oreille attentive de la France, notamment avec le locataire de l’Hôtel de Brienne, Jean-Yves Le Drian, et celui du Quai d’Orsay, Laurent Fabius, Déby est très utile au Burkina.
L’opération Barkhane, dont il a obtenu le Q.G en est l’illustration. Si on y adjoint son arsenal de chars T-55, ses hélicoptères MI-17, 24 et 25, ses lance- roquettes, chasseurs bombardiers SU 25 et MIG-29, assurément, la lutte contre les terroristes passe nécessairement, par un tel dirigeant, surtout, s’il en manifeste la volonté. Or il l’a évoqué, sur l’avenue Kwamé N’Krumah, ce jeudi, en compagnie de son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
L’axe N’Djaména-Ouagadougou devrait donc, se réchauffer davantage, car il y a désormais un ennemi commun. Mais aussi, on l’a vu, dans la nuit infernale du 15 au 16 janvier 2016, ce sont les moyens de riposte, la tactique et les hommes outillés en la matière qui ont fait défaut au Burkina. Le Tchad est l’allié idéal, car par ce pays, et déjà avec le support de la France et des Etats-Unis d’Amérique, le Burkina devrait pouvoir rapidement se doter d’une unité anti-terroriste, car un tel contingent est devenu un impératif catégorique.
Déjà instruit par les cas malien et burkinabè, les hôtels tchadiens font depuis cette semaine, l’objet de surveillance et fouille systématique, une réaction au quart de tour, qui confirme que le Burkina ne peut pas négliger la portée d’une telle visite.
Face à ce nouveau mode de guerre asymétrique, le Tchad a essayé de répondre à la question : l’Afrique peut-elle y faire face ? Par l’action ! Et les propos de Déby sur les décombres du Cappuccino, et de l’hôtel Splendid, comparant le terrorisme à Ebola, et invitent le G5 du Sahel à redoubler d’effort, sont autant de signes encourageants, que la guerre contre les djihadistes doit se gagner par les Africains, en tout cas, pas sans eux.
La Rédaction