Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale: des signes inquiétants!

| 20.06.2016
Réagir
Le Président du Faso, S.E.M. Roch Marc Christian KABORE a présidé dans la matinée du mardi 22 mars 2016 à Ouagadougou, la cérémonie d’installation officielle des membres du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN). Etaient présentes à cette cérémonie, plusieurs personnalités dont le Premier ministre Paul Kaba THIEBA. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Leonard Bazié / Présidence
Le Président du Faso, S.E.M. Roch Marc Christian KABORE a présidé dans la matinée du mardi 22 mars 2016 à Ouagadougou, la cérémonie d’installation officielle des membres du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN). Etaient présentes à cette cérémonie, plusieurs personnalités dont le Premier ministre Paul Kaba THIEBA. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Installés le 22 mars dernier, les membres du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) sont encore à la recherche du minimum nécessaire pour entrer effectivement en activité. Un minimum se rapportant essentiellement à leur cadre de travail (siège) et aux ressources financières. S’ils en sont toujours encore à ce niveau, devra-t-on s’étonner des résultats annuels de cette institution voulue pour assainir le climat du Burkina post-transition?


Les membres du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale n’ont pas encore de siège propre pour travailler sereinement près de trois mois après leur installation. A ce jour, cette institution n’a également pas de ressources financières nécessaires à son fonctionnement. C’est du moins, ce qu’a confié Benoît Kambou, le président de l’institution, au sortir d’une audience avec le Premier ministre: «Depuis que nous sommes installés le 22 mars, nous n’avons pas de budget de fonctionnement encore moins un siège puisque nous squattons avec les membres du Conseil économique et social à leur siège». C’est le jeudi 16 juin dernier que ces doléances ont été faites au chef du gouvernement.

Le HCRUN, cette «autorité administrative indépendante» n’a donc pas de siège, ni de moyens financiers nécessaires pour mener à bien ses activités. Pourtant, la loi organique (votée le 6 novembre 2015) y relative, après avoir indiqué à son article 2 que cette institution est «dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière», a précisé à son article 22 que «Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale est doté d’un budget propre». Mieux, cette loi s’est voulue suffisamment claire à son article 23 en disposant qu’«Avant l’installation des membres, le gouvernement met à la disposition du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale les moyens matériels et financiers nécessaires au lancement de ses activités».

Les termes de cette disposition (article 23), Benoît Kambou et ses collègues sont allés les rappeler au locataire du palais de Kosyam auquel est rattaché le HCRUN. C’était le 21 avril dernier. Mais apparemment, rien n’a bougé! Puisqu’ils continuent de solliciter des locaux, à titre de siège. En effet, ils ont négocié auprès du chef du gouvernement, les locaux de l’ancien Premier ministère. Même ça, ils doivent patienter, le temps que des travaux de réfection s’achèvent. Attendre pour quand encore? Aucune précision n’a filtré à ce sujet.

Quant à la question du budget, et à en croire M. Kambou, le chef du gouvernement a invité les membres du HCRUN à se contenter du budget arbitré en attendant des améliorations avec la nouvelle loi de finances rectificative qui sera votée en juillet prochain. Sans doute qu’il plaira à la présidence du Faso de lui allouer des ressources financières. Mais jusqu’à quand faudra-t-il attendre cela aussi? Mystère!

Or, des activités à incidence financière urgent. Font partie de ces activités, l’animation de séances de mise à niveau des membres de l’institution, ne serait-ce qu’en ce qui concerne la compréhension de la loi organique qui les régit.

Signalons que le HCRUN est investi d’un mandat (susceptible de prolongation) de cinq ans au terme duquel il adresse un rapport général au président du Faso. Mais il devra, chaque année, produire un rapport sur l’examen de dossiers relatifs à des meurtrissures. De tels dossiers, il en a déjà 5065. Pour quelle suite? Wait and see.

Paangui Parè

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité