C’est sous les lambris de la salle internationale des Conférences de Ouaga 2000, que se sont ouverts les travaux de cette 5e réunion du GISAT-BF. Ils étaient tous là, Smaïl Chergui, commissaire-paix et sécurité de l’Union Africaine, Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Mohamed Ibn Chambas, représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest.
Smail Chergui, en sa qualité d’envoyé spécial de la présidente de la commission de l’Union Africaine, très sollicité pendant la défunte Transition, a de prime abord exprimé sa joie d’être de nouveau au Burkina Faso. Il a saisi l’occasion de cette intervention pour saluer l’engagement des populations burkinabè dans toutes leurs composantes pour les sacrifices consentis avant, pendant et après la transition. «A cet instant de mon propos, j’aimerais rendre un hommage mérité au peuple burkinabè, pour sa clairvoyance et son patriotisme aux heures troubles de son histoire qu’il a su affronter avec courage et au prix de sacrifices suprêmes, pour aujourd’hui être cité en exemple à travers l’Afrique et le monde entier», a mentionné M. Chergui. Alors que la page de la Transition a été tournée, le commissaire de l’UA, qui s’est dit globalement satisfait du travail abattu par le GISAT, a rappelé la nécessité d’ouvrir des perspectives pour «continuer à assister le gouvernement burkinabè dans ses efforts d’approfondissement de la démocratie et de la justice sociale.
Pour sa part, Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO, a, dès l’entame de son propos, eu une pensée pieuse pour les victimes des attaques terroristes du 15 janvier, celles du Radison Blu, de Grand Bassam, et de Bruxelles...Selon lui, après la tenue de brillantes élections saluées par tous, l’urgence commande aux nouvelles autorités d’œuvrer à la reconstitution du tissu social en prenant en compte tous les fils et toutes les filles du pays des hommes intègres pour un développement harmonieux. «Aucune œuvre de construction ne peut se faire dans la stigmatisation, la haine et la division», a-t-il rappelé.
Quant au représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, il a une fois de plus loué le sursaut patriotique des Burkinabè, qui ont su dire non, à la «forfaiture et payer de leur vie leur soif de liberté et de justice sociale». Au moment où débute une ère nouvelle, il a insisté sur l’urgence des réformes à entreprendre pour répondre aux attentes du peuple dans toute sa diversité. Tout en saluer la volonté des autorités d’épurer le passif des crimes de sang et économiques, à travers la mise en place du haut conseil pour la réconciliation nationale, Ibn Chambas, a tenu à les rassurer du soutien constant des Nations unies pour la réussite de leurs missions.
Pour finir, c’est un Premier ministre assez loquace qui a pris la parole pour saluer la disponibilité du GISAT à accompagner le pays des hommes intègres dans ses moments difficiles. Selon le chef du gouvernement, après trois mois passé à la tête des institutions, rien n’a entamé la volonté des nouvelles autorités d’ouvrir les grands chantiers de développement conformément aux grands axes du programme présidentiel. Aussi, il a invité les partenaires du Burkina Faso à appuyer les efforts pour relever les défis majeurs et créer un Burkina nouveau.
W. DAVY