Grogne au RSP : IBRIGA jusqu’au bout de sa revanche

| 18.02.2015
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Grogne au RSP : IBRIGA jusqu’au bout de sa revanche
© DR / Autre Presse
Grogne au RSP : IBRIGA jusqu’au bout de sa revanche
Le nouveau patron de l'ASCE (Autorité Supérieure de Contrôle de l'Etat), grand censeur devant l'Eternel, Luc Marius IBRIGA, sorti d'une société civile vermoulue pour, dit-on, polir la gouvernance au Faso ne manque jamais l'occasion de manifester sa haine viscérale contre les anciens tenants du pouvoir. Alors que la préoccupation de tous est d'éviter l'embrasement du pays, IBRIGA joue tout simplement au pyromane.


«Si tu gagnes une guerre, fais en sorte qu'on ne dise pas que tu es le bourreau de la majorité des ennemis. Les gens vont se réconcilier mais tu ne seras jamais pardonné» ; dit ce dicton tiré de notre patrimoine culturel sur lequel devrait méditer Luc Marius IBRIGA qui ne manque jamais l'occasion d'exprimer sa haine pour ceux qui ont dirigé le pays sous le régime COMPAORE. Après les évènements des 30 et 31 octobre, n'ayant pu, dans la rédaction de la Charte de la Transition, faire adopter que soient exclus les partis de l'ex-majorité des organes du nouveau pouvoir, il a contre mauvaise fortune fait bon cœur en leur concédant dix (10) sièges de députés au Conseil national de Transition, organe législatif du pays contre quatre vingts (80) pour l'armée et les autres composantes sociales. Et cela on le sait, c'est « pour l'inclusivité », recommandée voire imposée par la communauté internationale qui a pesé de tout son poids pour que la situation au Burkina ne tourne en un véritable « règlement de comptes » désastreux comme cela était envisagé par certains maîtres du moment au nombre desquels l'incontournable Luc Marius IBRIGA qui fait de l'urticaire à la seule évocation du régime COMPAORE. Ses animateurs sont vus de lui comme la peste ; aussi faut-il les « mettre hors d'état de nuire ». C'est pourquoi le leader de la société civile qui a mis tous les deux (02) pieds dans la politique politicienne est dans tous ses états parce que les partis de l'ex-majorité manifestent des velléités de réapparition sur la scène politique. En l'espèce, avec la reprise de ses activités, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès a tenu la 53e session de son bureau politique national, au Stade du 4-Août le 31 janvier, qui a vu une forte mobilisation, mobilisation inattendue de ceux qui déjà avaient chanté le requiem pour ce parti. Le CDP se réorganise pour jouer sa partition dans le jeu politique du Faso et entend participer aux futures élections comme toute autre formation à la conquête du pouvoir. De plus dans l'effervescence politique que vit le pays ces moments-ci et qui donne une ambiance de précampagne qui ne dit pas son nom, des Burkinabè libres de leurs opinions et de leur choix ont créé un comité pour, disent-ils, réclamer le retour de Blaise COMPAORE dans son pays. C'est le comble pour Luc Marius IBRIGA et compagnie qui trouvent alors que leur insurrection est restée inachevée car dans leur logique, on ne devrait plus parler des anciens tenants du pouvoir qu'au passé, ils devraient être noyés dans les méandres de notre histoire. Et voilà IBRIGA revêtant la tenue de combat pour redescendre dans l'arène.

La question du RSP, le ferment de cette haine

L'occasion de descendre ses « ennemis » au bazouka lui sera donnée avec les mouvements d'humeur des hommes du Régiment de sécurité présidentielle le 4 février et qui ont empêché la tenue du Conseil des ministres hebdomadaire. Une démarche de soldats pour faire aboutir des revendications purement militaires qui ont fort heureusement trouvé des solutions dans la caserne. Mais pour IBRIGA, c'est le CDP et les autres partisans de Blaise COMPAORE qui sont derrière les mouvements ; aussi, à l'issue d'une audience avec le Président du Conseil national de transition(CNT) le 5 février, n'est-il pas allé du dos de la cuillère pour charger : « Nous disons qu'il y a lieu que nous revenions à la mobilisation sociale, à l'insurrection, car il s'agit bien d'une insurrection et non d'un coup d'Etat. Il n'appartient pas à des militaires quels qu'ils soient de vouloir dicter, dire qui doit gouverner ou pas, en ce moment. Le peuple souverain va ressortir dans la rue pour marquer sa désapprobation et demander à ces messieurs de rentrer dans les rangs. Peut-être que la transition a été trop clémente en pensant à l'inclusion et certains ont dû prendre cela pour de la faiblesse pour reprendre du poil de la bête et vont même jusqu'à réclamer le retour de leur champion Blaise ; c'est une négation de l'insurrection. Les insurgés vont dans les jours à venir démontrer que le pouvoir leur appartient et non à des individus ». Et évidemment au meeting du 7 janvier à la Place de la Nation, il s'acharnera en insultes, comme il sait le faire, sur les pro-Blaise COMPAORE qui seraient pour lui des « ordures » à « balayer ». Un discours à la Nazi et dans la pure tradition des tenants de l'apartheid qu'a connu l'Afrique du Sud. Aussi certains analystes sont-ils interloqués. Pourquoi une telle haine chez cet intellectuel de Luc Marius IBRIGA pour des « compatriotes » ? Pourtant, l'article 1 de la Charte de la Transition dont il est le principal rédacteur stipule : « Outre les valeurs affirmées par la Constitution en son préambule, la présente Charte consacre les valeurs suivantes pour guider la transition, ses organes et l'ensemble des personnalités appelées à la conduire : le pardon et la réconciliation ; l'inclusion ; le sens de la responsabilité ; la tolérance et le dialogue ; la probité ; la dignité ; la discipline et le civisme ; la solidarité ;la fraternité ;l'esprit de consensus et de discernement. » Personnalité participant à la gestion de la Transition, IBRIGA, par ses propos enflammés qui sont on ne peut plus des appels à la violence, est en porte-à-faux avec les textes fondateurs de la gouvernance présente. Malheureusement parmi ses pairs aucune voix ne s'élève pour le rappeler à l'ordre car il est en train de devenir un danger pour la stabilité et la paix sociale chères aux Burkinabè. L'enseignant de Droit rendra un grand service au Peuple burkinabè en faisant siens ces propos de l'homme politique, philosophe et révolutionnaire indien, Mahatma GANDHI (1869 - 1948) : « La race humaine doit sortir des conflits en rejetant la vengeance, l'agression et l'esprit de revanche. Le moyen d'en sortir est l'amour. »

Ahmed NAZE

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