Zéphirin Diabré a pris fonction comme Chef de file de l’opposition et, depuis lors, il entame des visites de courtoisie à certaines personnalités du pays. Celle qu’il a rendue au chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, ce 23 mai 2013, ressemblait à une mise en garde au Premier ministre. En effet, à l’issue de l’audience, Zéphirin Diabré n’est pas parti du dos de la cuillère pour rappeler ce qui lui tient à cœur. Ainsi, des questions sont passées en revue avec le Premier ministre et concernent les difficultés que vivent les Burkinabè et « leur mécontentement face à certaines décisions ». Au nombre de ces questions, se retrouve en bonne place celle de la loi sur la mise en place du Sénat. Zéphirin Diabré explique : « Nous avons réaffirmé notre opposition à ce que nous considérons comme étant une deuxième Assemblée nationale, donc inutile et surtout budgétivore puisqu’elle va coûter 36 milliards pour son premier mandat. C’est une somme avec laquelle on peut faire beaucoup de choses à l’hôpital Yalgado, ou en faveur des étudiants ou du personnel de la Santé, pour ne citer que cela ». En plus de la question du Sénat, rejetée par l’opposition politique, le Chef de file a évoqué le phénomène de la corruption qui mérite un combat à la hauteur de son ampleur. Notre délégation dit avoir alerté le Premier ministre « sur l’ampleur du phénomène de la corruption et notre découragement de voir que le gouvernement ne prend pas les mesures qu’il faut pour sanctionner ceux qui détournent et volent l’argent du contribuable ».
L’insécurité préoccupe également l’institution, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), et son premier responsable dit n’avoir pas manqué de le rappeler à Luc Adolphe Tiao. « Notre pays connaît, chaque jour que Dieu fait, des scènes de braquage à travers le pays qui font que nos compatriotes se demandent s’il y a un Etat dans ce pays pour les protéger ». Zéphirin dit avoir exhorté le Premier ministre à prendre les mesures pour une meilleure protection des Burkinabè et de leurs biens. « L’augmentation du prix du gaz sans que les salaires ne suivent, les questions de santé qui demeurent présentes, les délestages de la SONABEL qui empirent, de jour en jour, et les étudiants qui continuent de manifester pour la satisfaction de leurs revendications », ce sont également des préoccupations de l’opposition, lesquelles sont rappelées au chef de l’Exécutif burkinabè. Le dialogue démocratique entre la majorité et l’opposition est une nécessité et il importe que cela soit appliqué au pays des Hommes intègres. Un dialogue et une concertation régulière entre majorité et opposition ne feront que renforcer la démocratie et permettre à tous les acteurs politiques de se consacrer au développement et de sauvegarder la paix sociale. Paix sociale, oui, mais Zéphirin Diabré rappelle qu’il est encore mieux de résoudre les problèmes des Burkinabè. Il faut noter que le Chef de file de l’opposition était accompagné de Me Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR/PS, Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, Moussa Boly de la CNPB, et Dénis Nikièma, SG de l’UPC et 3e vice-président de l’Assemblée nationale. Dans l’après-midi, le CFOP s’est rendu au siège de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME) pour une visite de courtoisie.