Vote des Burkinabè de l’étranger : Pari à réussir vaille que vaille

| 20.03.2014
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Vote des Burkinabè de l’étranger : Pari à réussir vaille que vaille
© DR / Autre Presse
Vote des Burkinabè de l’étranger : Pari à réussir vaille que vaille
Permettre aux Burkinabè vivant hors des frontières du pays d'apporter leur touche à la sphère de décision. Allez partout dans vos chancelleries respectives et mobiliser les compatriotes à prendre part aux élections présidentielles de 2015 ! C'est de cette manière que l'on pourrait comprendre l'appel du président du Faso à ses représentants le 12 mars 2014.
Une rencontre qui a permis à chacun de comprendre les ambitions profondes du président Blaise Compaoré, lesquelles aspirations vont constituer leur feuille de route, une fois de retour, dans leurs ambassades ou consulats. Tenue du 10 au 13 mars dernier à Ouagadougou, la traditionnelle conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Burkina s'est beaucoup penchée sur le processus électoral des Burkinabè en terre étrangère. L'élite diplomatique, après avoir pris le poul de la conjoncture politique nationale, a pris l'engagement de donner aux Burkinabè de l'étranger, la chance de contribuer à l'édification d'une nation de démocratie et de paix. Pendant environ 72 heures de conclave, leurs « excellences » avec à leur tête, le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé se sont interrogés sur la participation de la diaspora aux opérations électorales de 2015. En effet, la loi adoptée le 07 mai 2009 donne l'opportunité aux Burkinabè vivant à l'étranger d'accomplir l'acte citoyen qu'est le vote. Une situation qui vise à combler le déficit dans la participation des « diaspos » à la vie de la nation. Mais pourquoi maintenant ? 2015 est une année aux grands enjeux. Entre conservation du pouvoir et renouvellement de la classe dirigeante, l'effervescence politique peut justifier un tel empressement. Evidemment d'aucuns diront que face aux froufrous qui menacent la stabilité au Faso, la solution peut venir de nos parents vivant au delà des frontières. On se souvient des propos d'un leader du parti majoritaire qui déclarait en ces termes : « c'est la bourgeoisie des grandes villes qui grogne sinon le Burkina profond (...) ». Peut être, la diaspora fait-elle partie de ce Burkina profond ? En tout les cas, si aujourd'hui la diplomatie burkinabè joue sa partition dans l'élargissement du cercle de votants en impliquant les compatriotes vivant sous leur autorité, cela est fort à saluer. C'est de bonne guerre que de vouloir donner la chance à tous les fils et filles de contribuer à la vie politique et à la construction du pays. A partir du moment où le vote est un devoir civique, voire un droit, il serait illicite d'en privé une frange de la population, fut-elle à l'étranger. Le gouvernement, si l'on en croit le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a pour souci de donner à tous les Burkinabè qui vivent sur le territoire national ou à l'étranger, l'espoir d'un avenir de paix et de développement. « Nos efforts n'auraient pas la même force sans l'exceptionnel apport de toutes nos sœurs et de tous nos frères vivant à l'étranger (...) qui œuvrent de concert avec leurs compatriotes restés sur le territoire national, pour un but commun, celui de faire de notre cher Burkina Faso, un pays où il fait bon vivre », a déclaré le chef du gouvernement. A l'évidence, sous l'impulsion du président du Faso, Blaise Compaoré, le projet d'associer la diaspora au processus de désignation des dirigeants commence à prendre forme. En Côte d'Ivoire, la diaspora ivoirienne, selon l'ambassadeur Justin Koutaba, est déjà enrôlée. A quel prix ? Si l'idée en question est alléchante, il faut aussi compter avec le nombre élevé de moyens logistiques et financiers que cela nécessite. Dans un pays où les ressources sont limitées, cette première expérience peut paraitre trop ambitieuse. Mais, la démocratie n'a pas de prix. Sans être pessimiste, il convient, tout de même, de commencer, dès lors, à s'interroger sur les limites d'un tel dessein. Les Burkinabè repartis dans plusieurs localités à travers leurs pays d'accueil pourront-ils se faire enrôler ou accepteront-ils de se déplacer pour accomplir le vote ? C'est dire que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) doit prendre des dispositions appropriées pour réussir. Elle doit amorcer, en temps opportun, la révision des listes électorales et le recensement biométrique des Burkinabè de l'étranger en âge de prendre part aux échéances électorales. Il faut donc réussir ce pari vaille que vaille pour le triomphe de la démocratie burkinabè et améliorer l'image du pays au plan international.

Wanlé Gérard COULIBALY
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