Visite du ministre Simon Compaoré Sapouy : les forces de sécurité et les koglwéogo désormais unis pour traquer les hors la loi

| 11.05.2016
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Visite du ministre Simon Compaoré Sapouy : les forces de sécurité et les koglwéogo désormais unis pour traquer les hors la loi
© DR / Autre Presse
Visite du ministre Simon Compaoré Sapouy : les forces de sécurité et les koglwéogo désormais unis pour traquer les hors la loi
Sapouy - Dans le but de rétablir le pont de confiance qui s’est rompu entre les forces de sécurité de Sapouy (police et gendarmerie) et les structures locales de sécurité (koglwéogo), le ministre Simon Compaoré et les premiers responsables de la police et de la gendarmerie nationale, ont échangé ce dimanche 8 mai 2016 à Sapouy avec ces groupes d’auto-défenses des provinces du Ziro et de la Sissili.


Il est 8h00 ce dimanche 8 mai 2016 sur le terrain communal de Sapouy, appelé communément terrain « Blaise Compaoré ». Les forces de sécurité encadrent les lieux et donnent les instructions aux populations sorties nombreuses pour être témoins de cette réconciliation entre forces de sécurité et associations koglwéogo. 9 h30, les koglwéogo vêtus de leurs treillis arrivent comme à leur habitude en masse, fusils calibre 12 et autres « Bougdandouilles » en bandoulière. Ils prennent position sur les pourtours du terrain qui est plein comme un œuf. Le ministre Simon Compaoré et sa délégation arrivent sur les lieux à 10 h 00. Avec un peu d’humour, il invite le chef koglwéogo Saîdou Zongo à demander sa troupe de parquer leurs armes en un endroit afin de participer aux échanges. La troupe s’exécute immédiatement et le climat est décrispé. La sérénité et la confiance s’établissent. Le décor est ainsi planté, le ministre indique que les échanges peuvent maintenant commencer. Après le souhait de bienvenue et de bon séjour à la délégation venue de Ouagadougou par madame le gouverneur du centre ouest Alizèta Dabiré/Sawadogo, le ministre Simon Compaoré saute dans le wagon arrière d’un véhicule 4x4 placé comme tribune pour la circonstance. Avec son sens d’humour, il accuse bon Dieu de ne pas lui donner une taille convenable, mais le remercie pour l’intelligence reçue. Après avoir décrit l’importance de la sécurité dans le développement d’une localité, le ministre Simon Compaoré reconnait que le gouvernement ne peut l’assurer sur tout le territoire national. C’est pourquoi, il a salué les initiatives volontaristes des associations koglwéogo dans la sécurisation des personnes et des biens. Pour lui, il n’y a pas d’antagonisme entre forces de l’ordre et de sécurité et les groupes d’auto-défense car ils concourent tous au même but qui est la protection des hommes et de leurs biens. De ce fait, le ministre Simon Compaoré a prêché l’entente, l’union, la franche collaboration, la confiance et un accompagnement utile entre forces de l’ordre et de sécurité et les associations koglwéogo. « Vous deviez exercer votre activité dans le respect strict des lois de république », a fait savoir le ministre de la sécurité intérieur. Dans un langage de vérité, le représentant de l’Etat central leur a décrit ce qu’il convient de faire et ce qui est interdit par les lois de la république. Le respect de la vie des présumés voleurs et de leur transfert aux forces de l’ordre et de sécurité pour des fins judiciaires, ont été les principaux points qu’il a longuement développés. Il a confirmé que de nouveaux textes sont en préparation en vue de formaliser une collaboration étroite et un accompagnement utiles entre les groupes d’auto-défenses et les forces de sécurité. Le ministre Simon Compaoré a par ailleurs instruit sur place madame le gouverneur et les hauts commissaires du Ziro et de la Sissili à faciliter les procédures de légalisation de ces groupes d’auto-défense en vue de mieux les encadrer. « Quant on ne peut pas fuir laisser quelqu’un, vaut mieux l’attendre pour marcher ensemble », c’est en ces termes que les chefs de la police et de la gendarmerie nationale, le commissaire Lazare Tarpaga et le colonel Coulibali, ont plaidé pour la confiance, la compréhension, la franche collaboration et l’accompagnement des koglwéogo.

Des koglwéogo prêts à céder une partie de leur pouvoir

Au temps chaud de la crise entre les koglwéogo de Sapouy et les forces de sécurité, des incompréhensions ont fait échouer un premier rendez-vous entre le ministre Simon Compaoré et les responsables des koglwéogo. Le présent face à face, disent-ils, était attendu de pied ferme afin de justifier certains de leurs actes. Après avoir expliqué toute la souffrance qu’endurait la population en matière de sécurité, le chef koglwéogo de Sapouy, Saîdou Zongo a dit tout son désarroi face à la justice burkinabè. Avec des exemples à l’appui, il a démontré que toutes les affaires de vol ou d’attaque à main armée, pendantes devant la justice depuis plusieurs années, n’ont connu aucune issue heureuse pour les victimes. C’est pourquoi, ils ont décidé de prendre leur destin en main en traquant, infligeant des corrections et des amendes à tout voleur interpellé. Une fois libéré, généralement ce voleur ne recommence plus. Selon leurs statistiques, Saîdou Zongo a soutenu que près de 5000 têtes de bœufs ont été retirés par les koglwéogo dans leur région des mains des voleurs. C’est du concret et les résultats sont palpables à la satisfaction surtout des victimes de vol, a affirmé Saîdou Zongo. « Nous avons compris et accepté ce que le ministre a préconisé. Désormais nos voleurs interpellés seront remis aux forces de sécurité mais après avoir retiré le bien volé pour le propriétaire et le payement d’une amende devant nous permettre de poursuivre d’autres voleurs » a soutenu le chef koglwéogo. Il a confirmé qu’ils sont aussi prêts à conjuguer leurs efforts avec les forces de l’ordre et de sécurité afin de traquer les voleurs au grand bonheur des citoyens des villes et des campagnes. Au terme de cet face à face de vérités et cela sous un soleil ardent, la satisfaction se lisait sur tous les visages.

Yassine SIENOU

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