Utilisation du gaz butane dans le transport : Simon Compaoré exhorte les taximen à se mettre en règle avant fin mars

| 28.02.2016
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Utilisation du gaz butane dans le transport : Simon Compaoré exhorte les taximen à se mettre en règle avant fin mars
© DR / Autre Presse
Utilisation du gaz butane dans le transport : Simon Compaoré exhorte les taximen à se mettre en règle avant fin mars
Le ministre en charge de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, et son collègue des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Souleymane Soulama, étaient face aux taximen de la ville de Ouagadougouce samedi 27 février 2016. Une rencontre à l’issue de laquelle les taximen qui utilisent le gaz butane comme énergie ont été formellement sommés d’y mettre fin, avant la fin du mois de mars 2016.


Dans la capitale burkinabè, la mobilitédes citadins est en partie assurée par les bus de la Société des Transports de la Commune de Ouagadougou, communément appelé (SOTRACO), et les taxis, reconnaissables par leur couleur vert. Un marché très rentable, à voir le nombre de taxis qui circulent. Bien qu’ayant pris le sobriquet de ‘’capitale à deux roues’’, on dénombre aujourd’hui à Ouagadougou plus de 6000 taxis. A Bobo Dioulasso, dans la deuxième plus grande ville, ils sont 3240 à assurer le transport.

40% de taxis fonctionnent à gaz à Ouaga...

Mais depuis quelques années, les taximen, pour des raisons d’économie, utilisent le gaz butane subventionné par le gouvernement pour faire fonctionner leurs véhicules. Selon le Secrétaire générale du Syndicat national des Taximen du Burkina, Souleymane Ouédraogo, environ 40% des taxis fonctionnent à base de gaz butane, à Ouagadougou. A Bobo, la situation est encore pire. C’est d’ailleurs dans cette ville du Burkina que le phénomène a commencé depuis 1998, selon un responsable syndical. A l’origine, les taximen bobolais se seraient aussi inspirés de leurs collègues de Bouaké (une ville du Nord de la Côte d’Ivoire), et de Ségou, au Mali.

Seulement,au Burkina, les gouvernements qui se sont succédé ont été catégoriques sur le sujet. L’utilisation du gaz butane pour faire fonctionner les taxis est interdite et doit s’arrêter. Sous la transition, un délai de 6 mois avait été fixé pour que les taximen se mettent en règle. Mais quelle ne fut la surprise des nouvelles autorités ! Ceux-ci continuent d’utiliser le gaz butane, qui leur revient moins cher grâce à la subvention de l’Etat.

« Par exemple, pour aller de Ouaga à Bobo, distant de 360 Km, seulement deux bouteilles de gaz de 12 Kg suffisent. Et pour quel coût ? 10 000 FCFA. Mais si vous devez mettre l’essence ou le gasoil, il faut impérativement faire le plein et ça vous revient encore plus cher », témoigne un taximan.

Si en fin mars il y en a qui n’ont pas encore obtempéré...

Pourtant, l’utilisation du gaz dans les véhicules n’est pas encore homologuée au Burkina, ce qui pose un problème de légalité. Pire, ces taxis sont considérés comme des bombes ambulantes, puisque les bouteilles de gaz peuvent s’exploser à tout moment et, les installations sont faites de façon artisanale. C’est le côté qui fâche le plus le gouvernement.

Face aux taximen et leurs syndicats, ce samedi, les ministres Simon Compaoré et Souleymane Soulama ont été fermes. « Les taximen ont jusqu’au 31 mars pour se mettre en règle. Si en fin mars, il y en a qui n’ont pas encore obtempéré, nous serons obligés à notre corps défendant de mettre ces taxis en fourrière », prévient Simon Compaoré.

Par ailleurs, l’utilisation de l’essence frelatée vendu dans les bouteilles à Ouagadougou est également sous le viseur des autorités. Et dans les jours à venir, une mobilisation des services de sécurité se fera pour faire cesser la vente de ces carburants frelatés.

En contrepartie, des mesures seront prises, de l’avis du ministre d’Etat Simon Compaoré, pour accompagner les taximen. De petits crédits leur seront octroyés pour relooker leurs taxis et des facilités leur seront accordées pour qu’ils puissent effectuer les visites techniques au Centre de Contrôle des Véhicules Automobiles (CCVA). Mais à condition qu’ils mettent de côté leurs querelles intestines et parler d’une seule voix. A ce jour, on dénombre 4 syndicats de taximen plus ou moins antagonistes.

A la fin de la rencontre, le message a été bien reçu par les syndicats de taximen, qui, toutefois, ont demandé la diminution du prix du carburant, ainsi que de la patente et, le renouvellement du parc des taxis.

Max Junior

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