Il est était 19 heures passées de quelques minutes. Autour d’une table, des hommes et femmes, reconnus pour leurs efforts aux plans culturels, conversent à propos de tout et de rien à la fois. A mesure que le temps passait, de nouvelles personnes rejoignaient le groupe qui entourait la table. Entre temps, Boureime Djiga, directeur du cabinet du ministre de la Culture, s’adresse à tous ceux qui occupaient la salle du restaurant Mandé. Il souhaite la bienvenue à tout le monde et de façon particulière au représentant du ministre de la Culture et de la Francophonie de la Côte-d’Ivoire présent dans la salle. Sur ce, le Dr Vincent Sédégo, directeur du patrimoine culturel immatériel a donné des informations, sur le rôle et la place des THV, dans la sauvegarde culturelle. Selon le directeur, depuis l’intrusion de la culture du colonisateur, des personnes vivant au contact du savoir immense de nos us et coutumes, ne sont pas toujours mises en valeur. " Nous sommes à la croisée des chemins ", a prévenu le Dr Vincent Sédégo. C’est pourquoi, en 2015, le ministère a songé à mettre en œuvre le système des Trésors humains vivants. " Le chemin est certes long, mais un important pas est franchi ", reconnaît le directeur du patrimoine culturel.
Les 17 trésors humains vivants répertoriés sont de deux domaines seulement. Il s’agit du savoir et du savoir-faire traditionnels et les arts du spectacle. Il reste donc trois domaines, conformément à la volonté de l’UNESCO, pour ce qui est de la détermination du patrimoine culturel immatériel. Les THV présents au dîner du 28 avec le ministre, ont reçu les salutations et les encouragements des autorités, pour s’être révélés. Car "dans le domaine du savoir traditionnel, se révéler, s’est transmettre, alors que transmettre son secret, c’est mourir ", a informé le directeur. Le ministre de la Culture qui a corroboré les propos de Vincent Sédégo, s’est engagé à accompagner les Trésors humains vivants. "Je m’engage à accompagner toute proposition qui viendrait de vous, pour une pérennisation de vos actions ", a dit en substance le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme. Maître Pacéré Titinga, trésor humain vivant présent à la soirée, a, au nom de ses pairs, encouragé les initiateurs de la mise en place des THV. Il a particulièrement remercié le ministre de la Culture qui, non seulement leur a permis de se retrouver pour se connaître entre eux, mais aussi pour échanger avec le ministre lui-même. " Des personnes aussi, importantes pour la sauvegarde culturelle, sont souvent méconnues, même dans leur localité ; en nous retrouvant ici avec vous et entre nous, nous aurons une ligne de conduite et nous ferons connaissance ", a lancé le porte-parole des THV. Le représentant du ministre ivoirien, monsieur Bamba a salué cette initiative du Burkina qui selon lui, est en avance sur son pays. Il s’est réjoui d’avoir été témoin d’une si belle soirée. Et il a souhaité que son pays, la Côte-d’Ivoire, puisse s’inspirer de l’exemple du Burkina pour mettre en valeur des détenteurs du savoir et du savoir-faire traditionnels. Avant de faire une photo de famille pour immortaliser la soirée de cette première prise de contact entre les THV, chaque partie a pris l’engagement de jouer sa partition pour que vive la culture dans toutes ses dimensions, malgré le conflit de générations dont a fait cas le porte-parole des THV.
Souro DAO