Incivisme au Burkina : Le MATDS veut aussi un pacte

| 06.05.2015
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Incivisme au Burkina : Le MATDS veut aussi un pacte
© DR / Autre Presse
Incivisme au Burkina : Le MATDS veut aussi un pacte
Face à la montée de la défiance de l'autorité de l'Etat, le Ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) veut instaurer un cadre de dialogue. Cela va se traduire concrètement, par une journée d'échanges entre les forces vives de la nation et les forces de sécurité devant aboutir à la signature d'un pacte républicain de citoyenneté. Cette rencontre aura lieu le 9 mai à Ouagadougou, a-t-on appris, hier 5 mai 2015, lors d'une conférence de presse, animée par le conseiller technique du ministre, Naaba Ouédraogo.


Depuis quelques années, l'on constate que les Burkinabè sont entrés dans un cycle de contestation dont le point culminant a été l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cet état de fait qui traduit une prise de conscience des Burkinabè, s'est aussi accompagné d'une montée de l'incivisme. Elle se traduit par la défiance de l'autorité de l'Etat.

Mieux encore, on assiste à des actes de vandalisme de certains commissariats de police, de brigades de gendarmerie et l'opposition des citoyens à l'interpellation de personnes suspectées. L'exemple en date est le cas de Pô, quand les populations ont attaqué des douaniers qui ont pris un véhicule transportant des explosifs. Et selon le conseiller technique du ministre, Naaba Ouédraogo, cela pourrait s'expliquer par le sentiment d'injustice, d'impunité, qui révolte et qui conduit à la défiance de l'Etat. Comment faire pour que les forces vives de la nation et les forces de sécurité puissent cohabiter ? Comment rétablir le respect du bien public, le bon vivre ensemble, en somme, le civisme ? La formule trouvée par le département de Auguste Denise Barry est une rencontre d'échange des composantes de la nation, parmi lesquelles les autorités coutumières et religieuses de tout le pays.

Cette journée de dialogue devrait conduire à la signature d'un pacte républicain de citoyenneté. Elle va regrouper au moins 400 personnes, venues de toutes les régions. Elle aura lieu le 9 mai 2015 à la salle des banquets et devrait permettre de répondre aux préoccupations sus-citées.

Ce pacte serait le deuxième du genre, signé après l'insurrection populaire, mais n'a pas valeur juridique et n'est certainement pas la panachée à l'incivisme comme le reconnaît d'ailleurs le conseiller technique. Ni un instrument de plus, un autre contrat social et une garantie morale de plus. «Ce pacte sera une nouvelle boussole où les forces de sécurité s'engagent à travailler avec professionnalisme et où les forces vives promettent de ne plus saccager les locaux des forces de sécurité, ni entraver le travail de ceux-ci», conclut-il.

G. Lévi Constantin KONFE

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