«Je me pose des questions sur les motivations de cette agitation frénétique contagieuse qui de toute évidence, menace la paix sociale dans notre pays», s’est interrogé le Premier ministre Paul Kaba Thiéba qui dit ne pas comprendre l’installation progressive de cette pratique de lutte qui se mue en tradition et qui donne lieu à des débrayages systématique, souvent sans préavis, sous la forme de sit-in. «Les yeux fermés, certains travailleurs n’ont plus la moindre affection pour le bien commun et pour l’équilibre de l’Etat. Chaque matin on entend qu’il y a un sit-in quelque part, des boycotts d’activités professionnelles spécifiques. Tous les moyens sont bons, obliger l’Etat à accroître les avantages même secondaires», a soutenu le Chef du gouvernement qui voit en cela une volonté à peine voilée de certaines organisations et de certains acteurs politiques qui cherchent à déstabiliser l’Etat en instrumentalisant le monde syndical.
«Cela n’est pas nouveau. Nous sommes tous des enfants du Burkina, nous avons tous grandi ici, on se connaît tous dans ce pays», a assuré Paul Kaba Thiéba qui a invité ceux qui veulent faire la politique à abandonner la peau de syndicaliste et à venir dans l’arène politique. «On les y attend», a-t-il insisté. La corde alerte étant atteinte selon ses mots, Paul Kaba Thiéba a invité les organisations syndicales à une trêve sociale.
Pour sa part, le président du mois des centrales syndicales, Paul Kaboré, a rejeté la responsabilité de ces mouvements d’humeur sur le gouvernement. «Nous disons que c’est leur responsabilité parce que s’ils avaient respecté les accords qu’ils ont signé, il n’y aurait aucun problème», a-t-il assuré. Néanmoins, en ce qui concerne la paix sociale qui est menacée selon le Chef du gouvernement, M. Kaboré a informé qu’ils vont avec les représentants des autres organisations syndicales, se concerter avant de revenir pour un autre entretien avec le Premier ministre.
Madina Belemviré