La période transitoire semble pour le ministre de l'Environnement et des Ressources halieutiques, Saïdou Maïga, une aubaine pour opérer une certaine réforme au sein de l'administration publique burkinabè. Il faut, a-t-il laissé entendre, mettre beaucoup plus l'accent sur les compétences plutôt que sur les affinités politiques. C'est pourquoi, dit-il: «nous allons travailler en comptant sur les technicités des uns et des autres. Les atouts politiques ne nous intéressent pas. Et les carapaces politiques ne pourront rien contre ceux qui vont fauter». Nommé le 23 novembre dernier, il a été officiellement installé le 26 novembre. Pour le temps qu'il passera à ce département en charge des questions environnementales, il se fixe pour «objectif de mettre le département au service du Burkina Faso en le débarrassant de toutes ses tares, à savoir les comportements anti-républicains». Saïdou Maïga qui a pris contact avec les différents services de Ouagadougou, a voulu l'étendre sur les autres localités. A-t-il ainsi profité de la célébration du 11 décembre pour prendre contact avec les directions régionales de l'Environnement de Koudougou, de Banfora, de Bobo-Dioulasso (...). A l'en croire, l'essentiel des doléances des environnementalistes tournent autour de la modicité des moyens matériels mis à leur disposition. Quand on sait, a-t-il poursuivi: «le contexte d'insécurité, de braconnage qui sévit dans le pays, on ne peut que les comprendre». Toutefois, leur a-t-il sollicité d'exécuter les missions qui leur sont confiées en toute légalité en restant probe. Ils doivent, selon le ministre, s'éloigner de la corruption afin que quand les missions seront globalement accomplies, les doléances qui sont soumises aient une issue favorable. Progressivement alors, le ministère conscient des limites des ressources se penchera sur les difficultés urgentes qui ne demandent pas forcément de moyens financiers et qui sont d'ordre organisationnel. C'est aussi, a-t-il dit, la mise en confiance des patrons vis-à-vis de leurs patrons. Puisque, explique le ministre: «Il y a souvent des sanctions qui sont appliquées aux subordonnés et qui ne sont appliquées pas aux chefs lorsqu'ils commettent les mêmes fautes». L'engagement a été pris par ce gouvernement de transition, que désormais les mesures de sanctions s'imposeront à tous. Aussi, cette période de transition sonnera la fin des nominations politiques. «Personne ne sera nommée à cause de son obédience politique», a-t-il clamé.
Les sachets plastiques et la chasse, des priorités parmi tant d'autres
L'utilisation des sachets plastiques est toujours d'actualité. Alors que la loi sur son interdiction entre en vigueur à partir de janvier 2015, d'autres textes qui doivent l'accompagner ne sont pas encore finalisés. Et le ministre d'assurer que des solutions seront trouvées à cet effet. En attendant, le ministère entend trouver des moyens pour continuer l'achat des sachets plastiques, mais aussi de mettre en place des unités de traitement des sachets déjà acquis. Un autre problème majeur reste la campagne de chasse 2015 dans ce contexte de la maladie à virus Ebola. Des instructions seront données afin que l'on extrait des tableaux de chasse, toutes les espèces qui sont incriminées. Des campagnes de communications accompagneront ces actions pour rassurer les populations. Membre de la transition, Saïdou Maïga a estimé que leur rôle est de tenir le pays jusqu'à l'organisation des élections en 2015 en insistant sur la moralisation de l'administration publique. Une moralisation qui, à son avis, est la lutte contre ces fléaux tels que la corruption, les placements politiques. «A la fin de la transition, nous voulons une administration républicaine, laïque et démocratique qui sera mise au service de tout le pays», a-t-il souhaité. Une visite hautement appréciée par le personnel qui a promis de relever les défis de l'environnement et des ressources halieutiques au Burkina.
Bassératou KINDO