Quand le gouvernement lui-même « intoxique » l’opinion publique…

| 11.07.2015
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Quand le gouvernement lui-même « intoxique » l’opinion publique…
© DR / Autre Presse
Quand le gouvernement lui-même « intoxique » l’opinion publique…
Yacouba Isaac Zida, Premier ministre et chef du gouvernement, est sorti du Conseil des ministres du mercredi 8 juillet 2015. Il n'est plus jamais revenu jusqu'à la fin du conseil. Vrai. Auguste Denise Barry, son ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité est également sorti. Mais il est revenu et a suivi le conseil jusqu'à son terme. Vrai. Aux journalistes, il a expliqué qu'il était allé à son cabinet prendre un document important pour une communication qu'il devait faire. Mais, comme personne ne savait où il se trouvait, il fallait que ce soit lui-même qui aille le chercher. Sans douter sur cette raison, on peut tout de même s'interroger car Auguste Denise Barry lui seul sait les raisons véritables qui l'ont amené à quitter le conseil des ministres et à y revenir.


Quant aux raisons du départ du Premier ministre du conseil des ministres, au moins trois raisons ont été données. Pour Auguste Denise Barry, Isaac Zida a été pris de malaise. « Mais, je ne dis pas qu'il est malade », avait-il ajouté. De quel malaise s'agit-il alors ?

Pour le porte-parole du gouvernement, Isaac Zida devait se rendre dans son cabinet pour une rencontre importante. Avec qui et pourquoi ? Cette rencontre était-elle plus importante que le Conseil des ministres qui statue généralement sur des questions qui conditionnent la vie de tous les Burkinabè ? Pourquoi avait-on prévu une telle rencontre alors que le Conseil des ministres devait se tenir le même jour ? Ou est-ce tout simplement « sur convocation expresse » qu'il a été rappelé à son cabinet ? Si oui, qui l'y a convoqué ? Est-ce vrai que c'est dans son cabinet que se tenait une telle rencontre.

La troisième raison, des personnes proches de la Primature ont annoncé en coulisses que le Premier ministre devait accorder une audience à une personnalité qui devait prendre son vol. Du coup, on se pose les mêmes questions que dans le second cas.

En effet, à l'évidence, on a trois réponses données sur une même question. Qui a dit vrai. Dans tous les cas, la presse a rapporté les trois versions. Deux jours avant, c'est-à-dire le lundi 6 juillet, alors qu'il quittait le Burkina pour la Côte d'Ivoire, le chef du gouvernement avait publiquement demandé à la presse de donner des informations vraies et éviter d'intoxiquer l'opinion. Parce que des médias avaient annoncé dans la nuit sa démission. Mais, dans ce cas précis où il a quitté le conseil des ministres, on se pose la question de savoir qui intoxique l'opinion.

Ce dont on peut se rassurer, ce n'est pas la presse qui a donné les trois raisons qui ont expliqué son départ précipité du conseil des ministres. Aussi, son gouvernement ou ses services, doivent très rapidement, si ce n'est déjà fait, demander des excuses au peuple et lui donner la vraie raison qui a justifié son départ du conseil des ministres. Tout simplement parce qu'une certaine opinion fait croire qu'un commando s'apprêtait à descendre sur Kosyam pour l'amener, lui et son ministre Barry. Vrai ou faux, qui du porte-parole, du ministre Barry ou des services du Premier ministère va prendre la parole ? A très binetôt.

Dabaoué Audrianne KANI

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