Dix ans durant, les acteurs du monde rural ont réclamé la mise en place d’une banque consacrée essentiellement au financement de leurs activités. Le Président Roch Marc Christian KABORE en a fait une priorité dans son Programme présidentielle. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le Premier ministre Paul Kaba THIEBA lors de sa déclaration de politique générale prononcée le 05 février dernier devant la Représentation nationale. Aujourd’hui, cette promesse est en passe de devenir une réalité puisque dans la matinée de ce jeudi 21 juillet 2016, le chef du gouvernement a invité les acteurs du monde rural et ceux du secteur bancaire et financier autour d’une même table, pour mener des réflexions autour de ce projet.
Les questions concernant le modèle économique, le processus d’élaboration du business plan sur un horizon de cinq ans, une esquisse de feuille de route pour la mise en place de la future banque ont été au menu des échanges. Des échanges qui ont permis d’aboutir à des propositions comme la minimisation des risques de financements et l’appartenance de la future banque au monde rural.Le Premier ministre a toutefois précisé que pour être opérationnelle, la banque agricole devra obtenir au préalable un agrément bancaire conformément aux dispositions de la loi portant réglementation bancaire dans l’espace UEMOA. « Dans le processus de mise en place de cette institution spécialisée, mon gouvernement entend adopter une démarche participative à toutes les étapes, pour permettre à l’ensemble des acteurs de s’approprier cet instrument qui est le leur » a-t-il ajouté.
Des échanges, on retiendra également le soutien que l’association professionnelle des Banques et Etablissement financier compte apporter au comité de coordination mise en place pour la finalisation du projet. Les acteurs du monde rural à travers la confédération paysanne du Faso qui saluent cette volonté affichée par les autorités burkinabè, ont promis d’ores et déjà, d’entamer une campagne d’information pour permettre à tous les acteurs de s’approprier cette banque.
Le monde rural regroupe plus de 80% de notre population mais seulement 15% des producteurs bénéficient de crédits bancaires. L’avènement d’une banque agricole pourrait corriger les faiblesses structurelles de ce secteur stratégique pour le développement de notre pays d’autant plus qu’elle aura pour principales missions la mobilisation de l’épargne populaire en milieu rural, le financement des intrants et du matériel agricole, celui des activités de collecte et de commercialisation ainsi que les divers prêts.