A travers son activité périodique intitulée Face à la presse le gouvernement de la Transition poursuit ses actions de communication pour une large information des Burkinabè. Ce mardi 19 mai 2015, les invités étaient le ministre de la Communication, chargé des relations avec le Conseil national de la Transition, porte-parole du gouvernement, Frédéric Nikiéma, le ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Daouda Traoré et celui de la Promotion de la femme et du genre, Bibiane Ouédraogo/Boni. Avec le ministre Frédéric Nikiéma, il a été question de la situation de la liberté de la presse au Burkina Faso et d'autres points d'actualité relatifs, entre autres, à «l'opération mains propres», à la convention collective des organes de presse et au cas des journalistes de la télévision privée Canal3, au chômage depuis plusieurs mois. Tout en reconnaissant le rôle «très capital» des médias dans la conduite de la Transition, il a d'emblée rendu un vibrant hommage aux acteurs du domaine de l'information et de la communication pour les efforts consentis dans la quête de la liberté de la presse au Burkina Faso. Pour lui, indiscutablement, la presse burkinabè a acquis une liberté appréciable matérialisée par son rang de 46e sur 180 pays au monde et son premier rang en Afrique francophone. Frédéric Nikiéma a en outre souligné que ce bond spectaculaire enregistré par le Burkina Faso en matière de liberté de la presse traduit du même coup une preuve de l'avancée de la démocratie au «pays des Hommes intègres». «Ces indicateurs sont un baromètre de la qualité de notre processus démocratique car la liberté de presse ne peut en effet s'épanouir et prospérer que dans un contexte de démocratie véritable», a-t-il dit. Avant d'évoquer les défis auxquels doit faire face la presse burkinabè actuellement, il a reconnu sa vivacité qui se caractérise par l'existence, en 2013, d'environ 88 journaux, 136 radios et une vingtaine de télévisions privées. Les défis du professionnalisme et de l'économie des médias sont ceux auxquels il a fait allusion. Aussi, il a dit être convaincu que la performance des journalistes passe inévitablement par l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. C'est pourquoi il a félicité le gouvernement pour avoir initié la convention collective.
«La lutte contre l'impunité concerne tout le monde»
A cette même occasion, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que tout est mis en œuvre pour poursuivre le combat de la dépénalisation des délits de presse, par une fiscalité plus souple, un appui structurant en faveur de la presse privée et un soutien continu de la presse d'Etat.
L'interpellation et la remise en liberté de l'ancien maire de Ouagadougou, Simon Compaoré et celui de Koudougou, Seydou Zagré, n'avaient-elles pas pour objectif de faire croire que la Transition ne s'attaque pas qu'au clan du régime déchu? Le directeur général de la Banque de l'habitat n'est-il pas à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) parce qu'il aurait transféré des fonds à Alizéta Ouédraogo ? Deux des questions des journalistes parmi tant d'autres. La réponse du ministre Frédéric Nikiéma a été que la Transition veut faire de la lutte contre l'impunité son cheval de bataille et que, de ce fait, aucun Burkinabè ne saurait être au-dessus de la loi. Et de rassurer que tout le monde est traité de la même manière sans aucun favoritisme.
Le ministre de la Promotion de la femme et du genre, Bibiane Ouédraogo/Boni, a, pour sa part, donné des détails sur l'état d'opérationnalisation du guichet spécial «Appui à l'entrepreneuriat féminin», lancé en mai 2014 par le gouvernement burkinabè. Elle a confié que c'est un guichet doté d'un fonds de six milliards de F CFA dont l'objectif est de permettre l'accès des femmes aux sources de financement à des conditions souples. Selon ses explications, deux types de crédits ont été retenus : des crédits individuels et des crédits de groupe. Pour ces deux options, a précisé le ministre Bibiane Ouédraogo, les montants octroyés comme fonds de roulement se situent entre deux et dix millions de F CFA (remboursables sur 24 mois avec un différé de trois mois et un taux d'intérêt de 4% l'an) et cinq à cinquante millions pour les besoins d'investissement (remboursables en 48 mois, 6 mois de différé et un taux d'intérêt de 3% l'an). Toujours selon ses dires, sur l'ensemble du territoire, un montant de 4 milliards 106 millions 303 mille 951 F CFA a été accordé à 516 associations et groupements et 375 demandeuses individuelles. «Pour faciliter le recouvrement, un système sera mis en place à travers les réseaux des caisses populaires qui disposent de mécanismes de recouvrement très efficace de par sa présence au plan national», a précisé le ministre de la Promotion de la femme. Elle a fait savoir qu'à ce jour, aucune femme n'est encore rentrée en possession de ses fonds mais que les payements seront effectifs les semaines à venir.
Daniel ZONGO
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