Le Burkina Faso s’est doté, depuis 2016, d’un référentiel de développement qu’est le Plan national de développement économique et social (PNDES). Il est prévu dans ce plan un volet consacré à la relance économique. Pour la réussite de ce programme, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a échangé, le 3 juin 2017, avec les organisations des structures associatives et les groupements des commerçants. Selon le secrétaire permanent du PNDES, Alain Siri, pour l’essor du commerce, le coût de la création des Sociétés à responsabilité limitées (SARL) a été revu à la baisse. « Il passe de 100 000 à 5 000 F CFA. Et grâce à la mise en place du Système intégré des guichets (SIGU), la création d’une entreprise se fait désormais en 24 heures pour les entrepreneurs de Ouagadougou et 72 heures pour les entrepreneurs des autres villes », a-t-il souligné. « Plus le secteur est formel, mieux la collette des impôts se fait sans difficultés et les entrepreneurs ont également accès aux marchés publics », a indiqué, à son tour, le chef du gouvernement Paul Kaba Thiéba. Le hic de la formalisation est que les commerçants veulent éviter de payer les impôts. A cet effet, Paul Kaba Thiéba les a rassurés qu’un recensement sera fait pour une réduction des impôts en fonction du revenu de chaque commerçant. Lors de face à face, les commerçants ont dénoncé les taux d’intérêt des prêts élevés qui sont de 13% (des banques, des microcrédits, du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ), du Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE) et du Fonds d’appui au secteur informel (FASI)). La durée de remboursement (une année alors qu’ils souhaitent 15 mois) et l’obligation de fournir une garantie pour accéder à des crédits ont aussi été déplorées par les commerçants. En réponse à ces préoccupations, le Premier ministre a promis qu’une commission mixte sera mise en place avec les structures financières. « Nous allons mettre un ensemble de réformes en œuvre à travers les ministères compétents pour apporter des réponses idoines aux besoins des commerçants », a promis Paul Kaba Thiéba. Il les a, par ailleurs, invités à mettre en place, par corps de métier, des sociétés de caution mutuelle. Celles-ci pourraient servir de fonds de garantie en cas de prêt d’un des membres. Pour M. Thiéba, la rencontre a été enrichissante. « J’ai pris connaissance des préoccupations des commerçants surtout des petits commerçants. Le gouvernement les a aussi invités à se formaliser et à payer les impôts. Nous allons étudier toutes ces propositions et nous retrouver en septembre afin d’évaluer les avancées apportées, de part et d’autre. C’est de cette façon que nous allons arriver à créer un climat propice au développement de l’initiative privée », a-t-il souligné. Et le représentant des commerçants, Adama Kaboré, d’ajouter que ses compères sont prêts à accompagner le gouvernement pour faire du PNDES, une réussite totale.
Fleur BIRBA