De l’état des lieux, il ressort que «les performances globales du Burkina Faso ne sont encore à la hauteur des attentes». La présentation faite par l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina Faso (APBEF-BF), fait ressortir que les 13 banques et 4 établissements financiers à caractère bancaire que compte le Burkina, ont connu une progression des emplois de 14% de 2014 à 2015 par rapport à 2013-2014 où le taux de progression était de 21%. « Toute chose qui justifie la situation économique morose actuelle du pays », fait remarquer l’APBEF-BF.
C’était aussi l’occasion pour les responsables de l’APBEF-BF d’égrener le chapelet de difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises financières au Burkina Faso. Il s’agit, entre autres, de la dégradation du portefeuille, des relations « peu reluisantes » entre les banques et la justice, de la sécurité dans les agences, de l’existence d’arriérés de paiement et de l’absence de dialogue de haut niveau.
En termes de perspectives, l’APBEF-BF entend renforcer la capacité opérationnelle de la Société de garantie interbancaire du Burkina (Sofigib), créer une société de capital-risque, mettre en œuvre un dispositif de soutien en financement des PME/PMI et adhérer à l’initiative de la banque centrale pour l’adoption d’un projet de loi uniforme sur le crédit-bail dans l’Union économique monétaire ouest-africaine.
Pour leur part, les assureurs demandent une incitation des sociétés minières à prendre leurs assurances au Burkina Faso. Toute chose qui selon eux, « augmentera la collecte des ressources ». Ils demandent aussi de rendre effectif le contrôle du respect de l’obligation d’assurance construction et l’obligation d’assurance responsabilité civile des véhicules terrestres à moteur et à deux routes et d’accepter la déductivité des cotisations d’assurances vie pour les travailleurs et entrepreneurs.
En réponse à toutes ces préoccupations, le chef du gouvernement se veut rassurant. « Beaucoup de ministères vont lancer leurs plans d’actions courant le mois de mai 2016. Ce qui va normaliser l’économie nationale », rassure le PM. En somme, « c’est une rencontre fructueuse » entre banquiers et le Premier ministre qui leur a demandé à son tour d’intervenir de manière plus substantielle dans l’économie du Burkina Faso.
Il a été également mis en place un cadre de concertation régulier, qui sera animé par le ministère de l’Economie et des Finances et l’APBEF-BF. D’ores et déjà, trois comités techniques ont été mis en place. Le premier comité s’occupera des questions de bancarisation et des conditions de banque, le second s’occupera de la formation, de l’épargne et des innovations financières et le troisième, des problèmes liés à la règlementation prudentielle.
Abel Azonhandé