Organes de transition : ne manquent plus que les députés

| 27.11.2014
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Organes de transition : ne manquent plus que les députés
© DR / Autre Presse
Organes de transition : ne manquent plus que les députés
Petit à petit, la transition est en marche. Il y eut d'abord l'adoption de façon consensuelle et même inclusive de la charte qui a prévu la mise en place d'un certain nombre d'institutions comme la désignation d'un président, la mise en place d'un gouvernement de transition, l'érection d'un Conseil national de transition (CNT) ou la création d'une commission Vérité, justice et réconciliation.


Si depuis la semaine passée, nous avons un nouveau président civil en la personne de Michel Kafando (17/11), suivi de la nomination du Premier ministre (19/11) qui a ensuite formé son gouvernement (23/11), les regards sont aujourd'hui tournés vers le CNT qui jusque-là semble peiner à voir le jour. Au point d'inquiéter certains observateurs de la scène politique nationale. En rappel, le CNT sera composé de 90 membres, soit 30 représentants des partis politiques affiliés au CFOP, 25 représentants des organisations de la société civile, 25 représentants des forces de défense et de sécurité et 10 représentants des autres partis.

C'est vrai, on se rappelle que la désignation des membres de la société civile avait fait couler beaucoup d'encre et de salive, nous obligeant à parler de «foire d'empoigne» dans un de nos éditos (cf. édition N°8753 du vendredi 21 novembre). Est-ce seulement cela qui explique le retard à l'allumage des feux de cet organe législatif de transition ? En effet, la question méritée d'être posée, car, à en croire certaines sources bien renseignées, toutes les listes ont été déposées. Donc on pouvait s'attendre à l'annonce officielle de sa composition, à la convocation et à l'installation de ses membres.

Rien de tout cela, jusqu'au moment où nous tracions ces lignes, rien ne pointait à l'horizon. Et pourtant, il y a urgence à mettre cet autre organe sur les rails, quand on pense surtout aux missions qui lui sont dévolues. Il faudra donc se remuer un peu, d'autant qu'il y a des préalables avant que la structure ne soit pleinement opérationnelle : il s'agira vraisemblablement de valider ses membres, d'élire le président, de mettre en place le bureau, d'adopter le règlement intérieur, et tutti quanti. Autant de préalables qu'impose le rituel républicain, avant de s'atteler aux tâches qui sont proprement dévolues aux parlementaires que sont le vote des lois et le contrôle de l'action gouvernementale. Surtout qu'en cette période cruciale, l'adoption de la loi de budget 2014-2015 nécessite qu'on fasse fissa-fissa.

Par ailleurs, s'il y a un aspect beaucoup attendu par les observateurs, c'est la question des émoluments qui seront alloués à ces parlementaires au contrat à durée très déterminée (une année). Salaires en bonne et due forme ? Indemnités forfaitaires ? On attend de voir. Certes, il ne saurait être question de les clochardiser, mais vu la conjoncture, il serait de bon aloi que nous ayons les députés les moins budgétivores qui soient.

Issa K. Barry

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