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On saura peut être qui a puisé dans les caisses de l’Etat !

| 17.10.2014
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Image utilisée à titre d'illustration
© DR / Autre Presse
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La corruption! Un phénomène persistant dans notre pays, comme sous d'autres cieux. Cette gangrène qui mine l'économie nationale est l'ennemie numéro un. Du moins c'est ce qu'on dit. Aussi bien au niveau des pouvoirs publics, du privé que des organisations de la société civile. Mais, ce sont surtout les institutions de l'Etat qui le plus souvent sont mises à l'index. Pourtant, tous les gouvernements qui se sont succédé jusque-là ont toujours déclaré la guerre à la corruption. Avec plus ou moins de succès. C'est selon. Et le gouvernement de Luc Adolphe Tiao n'y déroge pas. Des actes sont parfois posés pour indiquer que la volonté y est. Pour preuve, le compte-rendu de la session du Conseil des ministres du mercredi 15 octobre 2014. En effet, on y apprend qu'au titre du ministère de la Justice: «Le Conseil a examiné unprojet de loi portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso.

Ce projet de loi vise à instituer une obligation de déclaration d'intérêt et de patrimoine pour certaines catégories d'autorités et de personnes publiques, à combler au plan répressif les insuffisances constatées et à transposer dans notre ordonnancement juridique national les instruments internationaux dont le Burkina Faso est partie prenante.

Le Conseil a marqué son accord pour la transmission du projet de loi à l'Assemblée nationale». Seulement, on ne sait pas si ces déclarations d'intérêt et de patrimoine seront accessibles. Si oui, à qui et dans quelles conditions? Si la volonté de plus de transparence dans la gestion de la chose publique est manifeste à travers ce projet, l'arbre risque de ne pas porter fruit, si ces actes sont frappés du sceau «secret d'Etat». En tout cas, les Burkinabè attendent pour voir. Même si, pour des raisons bien comprises de protection de la vie privée, les déclarations d'intérêt et de patrimoine des personnes intéressées ne sont pas publiées, il serait intéressant que l'autorité qui les reçoit puisse en faire le point, en fin de mission de la personne, et saisir la justice pour les éventuels cas d'enrichissements suspects. Ainsi, on saura peut être qui a profité de sa fonction pour s'enrichir personnellement.

Il faut bien admettre que les textes de lutte contre la corruption et autres délinquances économiques sont nombreux au pays des hommes intègres. Mais, bon nombre de nos compatriotes doutent de la volonté réelle à les appliquer avec toute la rigueur requise. Et pour cause, les différents rapports des organes de contrôle et de lutte contre la corruption classés et dont la population ne sait quelle suite leur a été réservée sont nombreux. A ceux-là, si on ajoute les «dossiers pendants» en justice. On comprend alors que les rangs des sceptiques gonflent au sein de l'opinion publique.

Mais comme dit l'adage: «il n'est jamais trop tard pour bien faire!» Gageons que ce projet de loi, une fois adoptée par l'Assemblée nationale, puisse améliorer la gestion des deniers publics. Somme toute, la loi ainsi votée peut peser comme une «épée de Damoclès» sur la tête des responsables et gestionnaires des biens de l'Etat. Et par conséquent réduire la corruption ou le sentiment de corruption généralisée.

Aly KONATE
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