Nouveau statut général des agents de l’Etat : Les décrets d’application seront pris avant fin 2016

| 04.03.2016
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Clément Pengdwendé Sawadogo - Ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale
© DR / Autre Presse
Clément Pengdwendé Sawadogo - Ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale
Le gouvernement de Paul Kaba Thiéba a tenu, le jeudi 3 mars 2016 à Ouagadougou, son premier point de presse. Face aux journalistes, quatre ministres dont celui chargé de la fonction publique, Pengdwendé Clément Sawadogo qui a rassuré que tous les décrets d’application relatifs à la nouvelle loi relative au statut général des agents de l’Etat seront pris d’ici la fin de l’année.


D’ici la fin de l’année 2016, tous les agents de la Fonction publique burkinabè devraient pouvoir bénéficier des avantages liés à la nouvelle loi 081 du 24 novembre 2015, relative au statut général de la Fonction publique et rentrée en vigueur le 1er janvier dernier. L’information a été donnée par le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Pengdwendé Clément Sawadogo, au cours du premier point de presse du gouvernement Thiéba, animé le jeudi 3 mars 2016 avec comme invités, quatre membres. Il s’agit des ministres de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Pengdwendé Clément Sawadogo, de la Promotion de la femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo/Hien, de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Garde des sceaux, Bessolé René Bagoro et celui de la Communication, des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou. Selon le ministre Sawadogo, l’exécutif a adopté un chronogramme de mise en œuvre qui va permettre d’étaler toutes les actions, qui vont de maintenant jusqu’à fin 2016, pour pouvoir prendre tous les actes nécessaires. En somme, ce sera une centaine de décrets d’application qui seront pris avec une incidence financière de près de 39 milliards de francs CFA. «La loi a été prise en 2015, mais aucun franc n’a été budgétisé en 2016. Mais je rassure que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur, les incidences seront calculées pour compter du 1er janvier», a laissé entendre le premier responsable du département de la Fonction publique tout en soulignant que la loi en son article 203 donne un délai d’un an, à partir de sa rentrée en vigueur, pour son application. En sus, il a échangé avec les journalistes sur le dialogue social que le gouvernement entend entretenir avec ses partenaires sociaux. «Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a dit dans son programme qu’il fera du dialogue la clé essentielle de sa stratégie, de sa démarche avec l’ensemble des acteurs de la société burkinabè», a rappelé Pengdwendé Clément Sawadogo tout en ajoutant que le ton a été donné par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui a rencontré l’ensemble des syndicats à travers leurs représentants.

Le dialogue à la place des grèves

A l’écouter, cette rencontre a été une occasion pour le Premier ministre de décliner la vision de son gouvernement et faire aux syndicats le point de la situation économique du pays. Il a fait savoir que, personnellement, il a, aussi, eu une séance de travail avec les syndicats. «Le gouvernement tient à préserver un bon climat, cordial, serein et de paix avec tous les acteurs sociaux de notre pays. Pour cela, il tend la main à toutes les organisations syndicales et du patronat afin que le dialogue soit notre arme de chaque jour en lieu et place des grèves qui ne mènent généralement pas à grand-chose», a laissé entendre M. Sawadogo. Le ministre en charge de la promotion de la femme, Laure Zongo/Hien a, pour sa part, parlé de la célébration de la Journée internationale de la femme commémorée le 8 mars de chaque année. A cet effet, elle a indiqué que les festivités ont été lancées depuis le 25 février avec au programme de nombreuses activités comme des ateliers de formation, des conférences et une rue marchande, que la célébration de la journée proprement dite clôturera. Par ailleurs, Mme Zongo a indiqué que pour cette année, l’accent a été mis sur les activités de réflexion en lieu et place de celles récréatives. «La spécificité de la présente journée, c’est aussi le port du Faso dan fani que le gouvernement encourage mais aussi des visites à des tisseuses et à des femmes entrepreneurs», a-t-elle relevé. Quant au ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, Bessolé René Bagoro, il a échangé avec les hommes de médias sur le mouvement de grève des magistrats. Pour situer son audience, il a fait un rappel des faits. «Le premier préavis de grève a été déposé le 5 janvier, soit avant la nomination du Premier ministre, donc avant la formation du gouvernement. Dès ma nomination le 12 janvier, j’ai rencontré les magistrats le 13 avant même ma prise de fonction pour leur dire que le gouvernement était préoccupé par leur situation mais qu’il avait besoin de s’asseoir, d’examiner la situation avant de prendre une décision. Nous n’avons pas pu nous entendre et à la suite des attentats du 15 janvier, ils ont décidé de suspendre le mot d’ordre et je les ai félicités pour cela», a exposé le ministre Bagoro précisant qu’à la suite, il les a rencontrés à nouveau. Dans la foulée, il a confié avoir envoyé une correspondance à son collègue des finances afin de réactiver une commission qui examinera le dossier des magistrats. «J’ai fait une copie de cette lettre aux magistrats qui m’ont répondu en disant qu’ils apprécient mais qu’ils tiennent à ce qu’on adopte le décret tel qu’il a été négocié avec le comité intersyndical», a-t-il expliqué avant de préciser que le même jour leur préavis de grève a été déposé. De son avis, ce rappel vise à lever toute équivoque quant à l’opinion selon laquelle, c’est lui qui, par des actes dilatoires, voulait remettre en cause les acquis des magistrats. Par ailleurs, le ministre en charge de la justice a fait comprendre que le gouvernement n’a jamais refusé de dialoguer. Ne croyez-vous pas que ce mouvement de grève est un acharnement sur votre personne en tant que magistrat aussi ? Quid des réquisitions, ne les regrettez-vous pas ? «Je ne crois pas que ce soit un acharnement puisqu’ils ont déposé leur préavis avant que je ne sois nommé ministre. Leurs revendications sont légitimes, c’est peut-être la méthode qui pose problème. Pour ce qui est des réquisitions, je ne regrette pas de les avoir prises, puisque c’est la loi que j’ai appliquée. Que maintenant quelqu’un à qui on applique la loi refuse de la respecter, je vous laisse juger», a-t-il lancé.

Le ministre en charge de la communication, Rémis Fulgance Dandjinou, répondant à une question d’une journaliste sur les dérives des associations d’autodéfense appelées Kolg-wéogo, a fait savoir que leur avènement est dû à un vide sécuritaire créé dans le pays et les populations ont décidé de s’occuper de leur sécurité. Cependant, a-t-il dit, il faut que la loi soit rétablie mais cela doit se passer de façon diligente. Que pensez-vous de la naturalisation de l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré ? «Qu’il devienne Ivoirien ou pas, c’est son problème. Pour nous la question qui demeure est que la justice poursuit son travail», a estimé Remis Fulgance Dandjinou.

Joseph HARO
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