Nathanaël Ouédraogo, de l’UPC : «On attend qu’il donne le ton»
C’est avec intérêt que j’ai appris la nomination du Premier ministre, en la personne de Kaba Paul Thiéba. Sans précipitation et avec le calme et la sérénité qu’on lui connaît, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a nommé un Premier ministre pour conduire le 1er gouvernement de l’après-transition. Le Premier ministre semble ne pas être connu du grand public et je remarque que même au niveau de la presse, sa photo n’est pas disponible, pour l’instant. Il est féru de diplômes universitaires de haut niveau et en regardant son parcours professionnel, il est indéniable qu’il est riche d’expériences à même de servir son pays. Economiste et financier, à ce niveau de responsabilité, on attend du chef d’orchestre qu’il donne le ton et coordonne la musique, plutôt que de savoir jouer de tel ou tel instrument. Plein succès au nouveau Premier ministre, pour un meilleur devenir de tous les Burkinabè.
Henri Joël Ouédraogo, petit opérateur économique : «Il est relativement jeune, donc il pourra bouger»
J’apprécie la nomination du Premier ministre du Burkina, parce qu’il est jeune et le problème du Burkina, c’est sa jeunesse. On a besoin vraiment que ce gouvernement qu’il va mettre en place, soit un gouvernement qui va tenir compte des aspirations des jeunes, parce que les 30 et 31 octobre 2014, c’est la jeunesse qui était beaucoup dehors. Cela veut dire que la jeunesse a soif, on veut du travail, on veut que nos enfants partent à l’école, on veut avoir des hôpitaux, des médecins, des infirmiers. Il y a beaucoup à faire et comme il est encore jeune, je pense qu’il sera un peu dynamique pour pouvoir se promener et comprendre sa population. Roch Marc Christian Kaboré a été élu président du Burkina Faso avec un programme qu’il vient de mettre en place. Cela m’a plu parce qu’il a rompu avec l’ancien régime, car le Premier ministre est un nouveau. Dans les réseaux sociaux, il y a deux personnes qui l’ont confondu à un ministre du Sénégal, ils ont pris la photo du ministre du Sénégal qu’ils ont publiée. Donc moi j’attends de voir ce que le Premier ministre va apporter comme plus au pays. S’il est économiste, il n’aura pas de problèmes à assumer sa fonction, le problème du Burkina Faso, c’est le problème au chômage des jeunes et en tant qu’économiste, il peut beaucoup faire. Dans le gouvernement, il y aura des technocrates, des magistrats, il y aura tout le monde. Il vient de la BCEAO et je pense qu’il a des idées et ses amis aussi pourront l’aider, en le conseillant. Je pense que ça peut aller.
Soumaïla Ouattara, agent : «La population espère beaucoup de lui»
Je suis content que le Burkina ait enfin, son Premier ministre ; il était temps, on attend depuis, que le gouvernement, se mette au travail, car les activités sont bloquées, tout tourne au ralenti, en ce moment. Même s’il est méconnu de moi, du public, on lui souhaite bon vent et on espère qu’avec son gouvernement ils répondront aux aspirations du peuple. Car la population burkinabè attend beaucoup de ce gouvernement. S’il a été désigné pour être le Premier ministre, je pense qu’il a les qualités requises. Sa fonction d’économiste, je pense, ne sera pas un frein à ses nouvelles fonctions, bien au contraire, je pense que ce sera un plus.
Souleymane Oumtana, syndicaliste au Ministère de l’économie et des finances : «C’est au pied du mur qu’on reconnaît le vrai maçon »
Je vous remercie de l’occasion que vous me donnez de m’exprimer sur la nomination du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui est de profil économiste. Je dois dire que le Burkina Faso, a cette particularité de répondre difficilement au pronostic, si bien qu’à l’avance, il serait un peu hasardeux de dire si ça va marcher ou pas. En témoigne d’ailleurs, la lenteur observée pour désigner le Premier responsable du gouvernement. Il faut noter que ce choix n’a pas été facile, en ce sens que dans notre contexte, il faut vraiment un PM, aussi technocrate que politicien, à mon avis. Politicien, parce qu’il faut savoir niveler les divergences politiques pour la cohésion de l’équipe gouvernementale. Y a certainement eu des technocrate, parce qu’il saura mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Il est également méconnu du public, ce qui constitue des avantages et des inconvénients. Avantages, parce que lors de la composition du gouvernement, le choix saura se passer du sentiment de sympathie. Inconvénients, parce que n’ayant pas duré au pays, on se demande si vraiment, il saura répondre aux attentes des populations. Les banquiers ont cette manière d’être accrochés aux chiffres et aux indicateurs comme on le dit, mais en tant que PM, il saura regarder un peu sur le terrain, parce que les chiffres c‘est vrai, ce sont des indicateurs, mais au Burkina Faso, on a aussi l’habitude de voir des chiffres qui ne vont pas avec ce qu’il y a sur le terrain. Il y a la jeunesse, qui s’est saignée sur le terrain et qui attend aussi le changement, mais, je pense que Roch sait ce qu’il fait et le choix qu’il a fait sera le meilleur choix. Pour ma part, profil banquier ou autre, comme on le dit, c’est au pied du mur qu’on reconnaît le vrai maçon.
Moustapha Gnakene, vitrier : «Nous sommes fatigués avec les gens que nous connaissons»
Pour ma part, on a toujours besoin des économistes, même si nous ne le connaissons pas. Donc, c’est normal qu’on nomme un Premier ministre qu’on ne connait pas, parce que nous sommes fatigués avec les gens que nous connaissons et aussi, avec les gens qui entretiennent des relations familiales dans le gouvernement. Nous pensons qu’avec une personne qui vient d’arriver, il pourra bien travailler. Aussi il faut que les gens soient patients, parce que ce n’est pas facile. Et puis, c’est vrai qu’il y a la jeunesse qui attend beaucoup du gouvernement, mais il faut qu’elle attende un bout de temps pour voir. Le Premier ministre ne peut pas tout de suite arriver, et puis faire tout, en même temps. De toutes les façons, pour qu’il ait la pluie, il faut que les nuages se rassemblent, donc, il va falloir attendre, pour qu’il voie les choses, avant de s’organiser et ensuite, travailler.
PAR Pélagie Ouédraogo et W. KOBRE