Moumouni Diéguemdé estime que ses antécédents judiciaires ne peuvent pas l’empêcher d’être «utile» au Burkina

| 29.12.2014
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Moumouni Diéguemdé estime que ses antécédents judiciaires ne peuvent pas l’empêcher d’être «utile» au Burkina
© DR / Autre Presse
Moumouni Diéguemdé estime que ses antécédents judiciaires ne peuvent pas l’empêcher d’être «utile» au Burkina
Ouagadougou– Accusé par la presse et ses agents depuis sa nomination, d'être un ancien détenu et un faussaire, le nouveau ministre des Infrastructures et des Transports dans le gouvernement de transition, Moumouni Diéguemdé a indiqué dimanche, que cela ne doit pas l'empêcher d'être « utile » à son pays.


« J'ai été arrêté (aux Etats-Unis), puis relâché. Je n'ai pas fait la prison » s'est défendu M. Diéguimdé, dimanche dans la salle de réunion de son ministère devant un parterre de journalistes.

Ce dossier judiciaire «ne peut pas m'empêcher d'être utile à mon pays» a-t-il ajouté.

En effet, selon les révélations du journal d'investigations « Le Reporter », paru mi-décembre, il ressort que le ministre actuel des Infrastructures dans le gouvernement, a été impliqué dans des affaires de corruption qui l'ont conduit en prison quatre mois et demi durant aux Etats Unis d'Amérique, dans les années 90.

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté vendredi pour la deuxième fois devant le ministère des Infrastructures du Burkina pour demander la démission du ministre Diguemdé, qui selon eux est un ex-prisonnier dans le gouvernement de la transition.

Le personnel estime que leur ministre de tutelle ne remplit pas les conditions «d'honnêteté, de probité et d'intégrité» exigées par la charte de la transition pour conduire un ministère.

Dans une déclaration, une quarantaine d'organisations de la société civile avaient demandé au Premier ministre Yacouba Isaac Zida de « démettre M. Déiguemdé de ses fonctions».

Des journalistes présents à ce point de presse, notamment le rédacteur en chef de «Le Reporter», Ladji Yacouba Bama s'appuyant sur des documents de justice, a demandé au ministre d'expliquer clairement ses mésaventures avec la justice américaine.

« L'adversité arrive à tout le monde. La prison est au chemin de tout un chacun » a répondu le ministre, ajoutant que « cela a été une humiliation pour moi, mais ne m'a pas empêché de continuer».

Les manifestants ont aussi révélé qu'en trois semaines d'exercice, le ministre a déjà passé des marchés de gré à gré évalués à plus d'un milliard de Francs CFA.

«Je n'ai même pas encore touché à un marché. Il y'a une procédure à suivre en la matière», s'est défendu le ministre.

Au mois de novembre, des manifestations avaient déjà contraint l'ex-ministre de la Culture Adama Sagnon à la démission.

La société civile et ses agents lui reprochaient d'avoir enterré le dossier de l'affaire Zongo, un journaliste dont l'assassinat en 1998 avait embrasé le pays.

ndt/taa

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